« Nous ne nions pas que les temps sont durs et avons conscience des efforts accomplis par le gouvernement, notamment le dispositif Duflot et le retour des longs différés en PTZ+ pour les plus modestes. Mais comment comprendre que l’on cible systématiquement notre secteur comme s’il était coupable d’on ne sait quel crime ? Nos entreprises sont asphyxiées par des mesures anti-immobiliers et toute une série de taxes et contraintes ! » C’est par ces mots forts que Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), venu en soutien à Marseille, a lancé la journée d’action de la FFB, le 31 janvier 2013.
Une forte mobilisation en régions
Résultat : les adhérents FFB ont manifesté leur mécontentement et leur ras-le-bol face à des mesures dont ils jugent l'impact négatif sur le secteur, et ce depuis plusieurs années. Avec comme fil conducteur la réduction de la durée de détention d’un bien immobilier pour être exonéré de la taxation sur les plus-values ; la sortie du secteur du bâtiment du régime de l’auto-entrepreneur et l’abaissement à 5% du taux de TVA appliqué à la construction sociale et aux travaux de rénovation.
Ces contestations dans chaque département ont pris des formes diverses avec, comme slogan fédérateur, « Trop de charges tuent nos emplois » : envois de cartes postales des adhérents aux maires et parlementaires, rencontres avec les préfets, manifestations, déversements de casques devant les préfectures, courses de brouettes (en Saône et Loire par exemple) ou encore opération coup de poing à Perpignan où quelque 200 véhicules, dont plusieurs dizaines de gros camions, grues et bétonnières ont investi les rues.. Autant de protestations visant à soutenir l’activité pour préserver l’emploi. Sachant que la FFB prévoit une baisse d’activité de 3,5 % en 2013, ce qui représenterait, selon elle, la destruction de 40 000 emplois si rien n’était fait.
1000 emplois en jeu en Seine en Marne
Si à Paris, une délégation conduite par Michel Sénéchal, président de la FFB Grand Paris a été reçue à la mairie de Paris, en Seine et Marne, les administrateurs du BTP 77 ont été accueillis à la préfecture de Melun par le directeur du cabinet du préfet auquel ils ont remis un faire-part de décès symbolique. « Nous avons été écoutés et, je pense, entendus, notamment sur l’aspect lutte contre le travail dissimulé », explique Christian Foucart, entrepreneur à la Ferté-sous-Jouarre et administrateur BTP77. C’est là, en effet, un des problèmes soulevés par les entrepreneurs du département : « Cela touche toutes les entreprises petites ou grosses ici en Seine et Marne et au plan national, beaucoup d’offres sont anormalement basses, jusqu’à 50% de différence. Il y a aussi un écart concurrentiel inadmissible avec les auto-entrepreneurs ». Et d’ajouter : « Il y a le feu, 1000 emplois sont en jeu dans notre département, nos gouvernants toute tendance confondue doivent avoir conscience que le secteur du bâtiment souffre. Nous sommes moins médiatiques que l’automobile mais nous représentons plus d’emplois ». Et s’il le faut : « Nous n’avons pas posé d’ultimatum, mais c’est une première étape. Au besoin, nous mettrons en place d’autres actions plus spectaculaires ».