Annoncé début octobre, l'accord de financement entre l'Etat et les collectivités locales pour la construction du canal Seine-Nord Europe vient d'être définitivement entériné. A l'occasion de son déplacement dans la Somme, le 22 novembre, le président de la République a en effet validé l'engagement de l'Etat, soit 1,1 Md€ dans ce projet, qui doit permettre de relier la Seine au réseau fluvial de l'Europe du Nord d'ici à 2028.
C'est à Nesle que la convention de financement a été signée par la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin, et le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. Le président du conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand et le représentant de la Commission européenne Alexis Padoy sont également signataires.
Une "étape structurante" franchie
Pour Emmanuel Macron, présent en fin de journée pour clôturer sa visite de deux jours dans la Somme, "c'est une étape importante que nous vivons aujourd'hui" dans cette "aventure industrielle", qui s'est concrétisée ce 22 novembre."Après presque trente années de combats, je sais que c'est avec beaucoup d'émotions que nombre d'élus ici voient cette étape structurante être franchie", a affirmé le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse.
Saluant un "chantier emblématique de notre capacité à nous projeter dans le futur, à oser à nouveau de grandes infrastructures", il a également estimé que la canal était "un projet écologique car il va permettre de réduire le transport routier pour permettre de transporter des marchandises par voie fluviale qui est trois à quatre fois moins polluante que la voie routière".
Plus de 35 000 emplois à la clé
Le président de la région Hauts-de-France a renchéri, évoquant "le projet du siècle" : "il est synonyme d'emplois : environ 5000 pendant les travaux, plus de 30 000 ensuite sur les plateformes économiques, le développement des ports, de l'agriculture..." Soit plus de 35 000 emplois au total.
À lire aussi
"Nous ne rencontrerons pas autant d'occasions de le faire, c'est pourquoi nous nous sommes battus depuis des années", a-t-il déclaré à l'AFP, en voyant dans cette étape "une confirmation". Et de compléter : "cela montre aussi qu'un pays, dont le nôtre, doit aussi investir dans des infrastructures en dur (…) qui marient à la fois l'économie et l'écologie".
Livraison prévue en 2028
Long de 107 kilomètres entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord), ce canal a vocation à être le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l'Europe du Nord. Le programme, dont le coût est estimé à 5 Mds€, sera également financé par l'Union européenne et les collectivités locales à hauteur de 2 Mds€ d'euros chacune.
En octobre, le Premier ministre Edouard Philippe avait promis que l'Etat serait "au rendez-vous des engagements" pris en faveur de ce projet, qui avait été mis de côté par le gouvernement en 2017. "Nous l'avons relancé en proposant d'assumer nous-mêmes le risque (…) et il faut reconnaître que les collectivités locales ont toujours joué le jeu à fond. Tout comme l'Europe, sans laquelle il n'y a pas le projet", a souligné Xavier Bertrand.
Les travaux préparatoires doivent commencer dès 2020, avant un lancement du chantier fin 2021 deux ans plus tard pour une livraison prévue en 2028.