Alors que les travaux prioritaires sont en cours sur le chantier du canal Seine-Nord-Europe, l’interconnexion fluviale entre la Seine et l’Escaut vient de nouveau de recevoir une subvention européenne. Au total, 506 millions d’euros sont attribués à la liaison Seine-Escaut, dont 405 millions d’euros pour le canal Seine-Nord-Europe au titre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE), programme de financement des projets d’infrastructures de transport. Une bonne nouvelle pour les finances du projet qui s’inscrit dans le cadre de cet appel à projets européen lancé en septembre 2022. Au terme du conseil de surveillance de la société du canal qui s’est tenu ce jeudi 29 juin au siège de la région Hauts-de-France, les élus n’ont pas manqué de se réjouir : « Pour la première fois, le taux de financement monte à 50 % des dépenses de travaux contre 40 % auparavant, se félicite Xavier Bertrand. Merci à l’Europe pour ce financement exceptionnel, car sans l’Europe, ce projet ne pourrait pas voir le jour », a renchéri le président de la région Hauts-de-France et du conseil de surveillance de la SCSNE. Cet apport de fonds sera fléché vers les travaux de construction du secteur 1 du canal, entre Compiègne et Passel dans l’Oise, ainsi que vers toutes les dépenses d’études, de procédures et de travaux préparatoires de tous les secteurs de ce chantier colossal de 107 kilomètres.

Portée et mise sur orbite par la région qui en a pris le pilotage, la société du canal entend bien déposer à nouveau un dossier de subvention dès l’automne auprès de l’Europe. « Nous prévoyons de quadrupler le montant actuel de ses financements dédiés au transport », a expliqué Péter Balázs, coordinateur européen du corridor Mer du Nord-Méditerranée. Une enveloppe dont espèrent bien profiter les porteurs de l’infrastructure régionale, au rayonnement sans aucun doute européen.
En outre, « ce projet, en ligne avec l’"Ajustement à l’objectif 55*", est absolument exemplaire dans sa conduite. C’est un modèle que nous tentons de dupliquer », a insisté Dominique Riquet, député européen et membre du conseil de surveillance de la SCSNE, loin des atermoiements qu’a pu connaître le projet.
De nouveaux départements partenaires en vue
Au rang des annonces, Xavier Bertrand en a profité pour évoquer la participation future des départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine qui se dessine. « Ils voient l’opportunité que représente le canal pour booster leurs territoires ».
Ces deux abondements à venir, de l’Europe et des conseils départementaux, ne devraient pour autant pas changer le montage financier de l’infrastructure. Car, s’il y avait surplus, il diminuerait la part de l’emprunt de bouclage prévisionnel et sera évalué au regard de l’inflation. Pour mémoire, l’investissement pour la construction du canal Seine-Nord Europe s’élève à 5,1 milliards d’euros. Ce budget est réparti entre l’Europe (2,2 milliards d’euros), les collectivités territoriales (1,1 milliard d’euros) et l’Etat français (1,1 milliard d’euros). Il sera bouclé par un emprunt de 800 millions d’euros.
* Paquet de 12 propositions législatives publié par la Commission européenne le 14 juillet 2021 et visant à proposer des actions concrètes pour accomplir les objectifs de l’Union européenne de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % au moins en 2030 par rapport à 1990.