Chaque jour, près de 1 000 poids lourds et plus de 11 000 voitures traversent la commune de Marans (Charente-Maritime), au nord de La Rochelle, générant d'importants embouteillages, notamment en période de vacances. Pour soulager cette portion saturée de la D 137 vers la Vendée, le conseil départemental planche sur un projet de déviation. Le dossier a connu une accélération avec le lancement, en juin, d'un dialogue compétitif pour désigner le groupement chargé de la conception-réalisation de ce futur tronçon de 7 km. Les travaux, estimés à 60 M€ HT, seront financés par le département et les collectivités concernées. « Pour financer les 4 M€ d'études, l'Etat participera à hauteur de 25 % », précise Frédéric Caron, directeur des infrastructures au conseil départemental.
Sur les deux tracés initialement envisagés, c'est celui situé à l'est de la commune qui a été retenu. « Son impact sur l'environnement est moindre. Nous sommes ici dans le Marais poitevin, un milieu très protégé », explique Nicolas Trottier, chef de projet infrastructures au département. La nouvelle route sera une « deux voies » classique de 11 m de large sur 5 km. Elle se prolongera par la requalification de 2 km de la D 938 ter. « C'est une route de marais. Elle sera élargie et sa structure entièrement refaite », ajoute-t-il.
En quête de solutions innovantes pour les ponts
Si le tracé ne présente pas de complexité majeure, le défi technique réside dans la réalisation de deux ouvrages d'art d'envergure. L'avant-projet, conçu par les bureaux d'études SCE, Ginger CEBTP, AEI et Sennse, prévoit un premier pont de 170 m en trois travées pour franchir la voie SNCF, et un second de 215 m, également en trois travées, pour surplomber trois canaux. « Le sous-sol est très complexe, avec 16 à 20 m d'argile. Nous attendons des solutions innovantes de la part des candidats », soulignent les responsables du projet. Un troisième ouvrage plus modeste, long d'une vingtaine de mètres, permettra de franchir une route et un canal.
Le choix du groupement doit intervenir en septembre 2026, avec notification du marché en octobre. Les travaux devraient commencer début 2028 en vue d'une mise en service entre 2030 et 2031.