"C'est une catastrophe ! On est dans l'impasse entre ce que dit le président de la République sur le fait de rester chez soi et la ministre du Travail qui dit que les chantiers ne doivent pas s'arrêter.
Les mesures sont contradictoires ; on est complètement perdu. On a arrêté les chantiers - une soixantaine - entre lundi soir et mardi soir. Tout notre personnel chantier - 535 personnes - est à la maison depuis mardi 17 mars au soir, en activité partielle ; le personnel administratif est en télétravail. L'accès aux chantiers nous est interdit et on essaie d'obtenir les documents qui formalisent les arrêts de chantier. Certains maîtres d'ouvrage nous les délivrent, avec d'autres c'est plus compliqué... Nous en avons besoin pour faire valoir le chômage partiel.
De toute manière, si nous devions reprendre les travaux, il nous faut un OS de reprise, ensuite il faudra voir qui sont les salariés qui veulent reprendre, il faut que les frontières rouvrent car notre bitume est fabriqué en Espagne, les fournisseurs doivent reprendre le travail... C’est toute une chaîne qui doit reprendre. Et sur les chantiers, nous n'avons pas de masques et on ne peut pas respecter les distances de sécurité dans les camions qui transportent les salariés... On attend des directives de la fédération."