Avec un taux proche de 40 % aujourd'hui contre 4 % en 2018, le télétravail s'est enfin imposé dans les entreprises. Cette mutation s'est faite sous la pression des quadragénaires d'aujourd'hui, ces fameux millenials nés à la fin du siècle dernier qui ont bousculé les habitudes. Même évolution pour l'enseignement et la formation, dont les schémas millénaires ont été remis en cause par l'émergence des Mooc. La santé, comme le commerce, la culture ou encore les loisirs, a connu une évolution identique. Le phénomène est global, et si le numérique n'a pas remplacé le besoin d'avoir des contacts physiques, il permet de pratiquer toutes ces activités à distance.
Des bâtiments hybrides et multi-usages.
Le secteur de la construction n'est pas épargné par cette révolution. Nous avons ainsi assisté à l'émergence de bâtiments pluriels, hybrides et multi-usages dont les espaces sont reconfigurables presqu'en temps réel, grâce à la combinaison de technologies et de matériaux inédits associés au BIM et aux objets connectés. Les coûts de construction ont chuté de près de 30 % en vingt ans. Et alors qu'hier la modification des espaces requérait de lourdes interventions, c'est au-jourd'hui possible en un clic ! Fini les bâtiments entièrement dédiés à une activité comme le logement ou un service comme le commerce.
Age d'or des services. Au même titre que le véhicule, le bâtiment est devenu une plate-forme de services où cohabitent lieux privatifs et espaces partagés multi-usages. Une évolution qui a accru le taux d'utilisation d'un bâtiment de plus de 30 %. Comment ? Grâce à la mise en place d'infrastructures et d'équipements qui améliorent considérablement le taux de services du bâtiment en l'adaptant aux usagers. Revers de la médaille : les constructions qui n'ont pu s'adapter ont été rapidement dévalorisées. Près de 60 % du parc existant il y a vingt ans ont été détruits ou foncièrement rénovés pour répondre à ces nouvelles exigences. Au passage, environ la moitié des entreprises qui n'ont pas anticipé à temps cette évolution majeure ont disparu. En vingt ans, notre société est passée à une économie de services autour d'usages décorrélés de la propriété.
Au même titre que le véhicule, le bâtiment est aujourd'hui une plate-forme de services.
Révolution énergétique. En parallèle, la généralisation de la mobilité électrique a impacté profondément le paysage énergétique. Pour répondre à la demande et gérer les pics de consommation, la production et le stockage d'énergie sont gérés localement tandis que les réseaux intelligents permettent l'effacement temporaire de consommations énergétiques à l'échelle des bâtiments.
Quant au courant continu, il poursuit son déploiement que ce soit à l'échelle d'un édifice ou de la ville, avec à la clé des économies d'énergie de près de 25 %. Ce nouveau paysage pose des questions inédites. Comme celle des données personnelles, celle des cyberattaques ou encore de l'influence des géants supranationaux… Malgré les efforts réalisés sur le plan législatif et de sécurité des systèmes, le risque zéro n'existe toujours pas.