Lors de la présentation des résultats 1997 du groupe, le 6 avril, Martin Bouygues a tenu a dédramatiser ce qui a pu être interprété la semaine dernière comme la première anicroche dans le cadre de l'alliance « amicale » avec Vincent Bolloré. Celui-ci a en effet refusé d'approuver les comptes 1997, émettant des réserves sur la capacité de Bouygues à financer l'ensemble de ses développements, en particulier dans les télécommunications. Martin Bouygues a précisé qu'il ne « désespère pas que Vincent Bolloré accepte les comptes (...). Le pacte d'actionnaire est magnifique et je n'ai aucun remords quant à cet accord ». Martin Bouygues a ajouté cependant qu'un vote défavorable de Vincent Bolloré n'aurait « aucune conséquence : c'est la majorité des actionnaires qui décide et qui vote les comptes... »
Martin Bouygues a insisté sur les atouts du groupe (et de ses six métiers), qui a dégagé en 1997 un bénéfice net consolidé part du groupe de 755 millions de francs (voir « Le Moniteur » du 27 mars, p.22), contre 654 millions en 1996 (1) : « Des valeurs fortes, la capacité à mener de grands projets complexes, la création de valeur, un positionnement sur des métiers porteurs... »
EDF, partenaire privilégié
Selon Martin Bouygues, tous les indicateurs sont favorablement orientés, en particulier dans les services (Saur-Cise dans la gestion de services publics, dans la communication et les télécommunications) dont l'activité (25,2 milliards de francs) a progressé de 33 %. Martin Bouygues a précisé que la Saur-Cise ferait l'objet, dans les mois qui viennent, d'une augmentation de capital : des négociations sont en cours avec EDF, qui est un « partenaire privilégié » et éventuellement avec un groupe américain. Même la construction (64,2 milliards en 1997) a progressé de 6 % l'an passé : « Le volume de prises de commandes a cessé de se dégrader fin 1997, a précisé Martin Bouygues, et devrait s'améliorer cette année, tandis que la conjoncture à l'international reste favorable. »
(1) Le groupe a appliqué l'an passé la méthode comptable à l'avancement des chantier pour déterminer les résultats des contrats à long terme dans le BTP. L'incidence de ce changement sur le bénéfice net consolidé part du groupe est de + 204 millions de francs.
TABLEAU : NET REDRESSEMENT DES RESULTATS Résultat net part du groupe ( en millions de francs) Source Bouygues
La forte internationalisation des activités tire les résultats vers le haut.