Le principal constructeur italien, Salini Impregilo (6,4 Mds € de chiffre d'affaires en 2017), endosse le casque de chevalier blanc pour sauver son rival Astaldi (3 Mds € de CA), lourdement endetté.
Salini a soumis, ce jeudi 14 février 2019, « l’offre sérieuse et articulée » qu’il s’était engagé à faire. Une augmentation de capital fortement dilutive de 225 millions d’euros lui permettrait à terme de détenir 65% du capital. La part de la famille Astaldi passerait de 52,7% à 3,3%. Elle a pourtant donné son feu vert à cette offre.
Le boulet de la dette
Elle est conditionnée à la participation de co-investisseurs solides notamment sur le plan financier (le nom de la Caisse des prêts et dépôts italiens est souvent cité) et de la disponibilité des banques d’octroyer de nouvelles lignes de crédit. « Nous ne sommes pas un fonds de sauvetage des entreprises » a prévenu Pietro Salini, à la tête du colosse italien (n°11 européen du BTP, selon notre classement), qui dispose d’un carnet de commande de 35 milliards d’euros, notamment garni, en fin d'année 2018, par le gain d'un lot sur le Grand paris Express.
Un colosse qu’il n’entend pas doter de pieds d’argile en y attachant le boulet du groupe Astaldi, endetté à hauteur de 2 milliards d’euros, notamment en raison des crises en Turquie et au Venezuela, où il est fortement exposé à travers de grands chantiers. Astaldi devrait céder ses activités de concession (pont et autoroutes en Turquie), ses créanciers prévoyant par ailleurs de convertir une partie de la dette en capital du groupe.
Consolidation du BTP dans la Botte
Dans une note, Salini-Impregilo explique son offre par la volonté de consolider le secteur de la construction en Italie, pour garantir sa stabilité et son développement.
La prise de contrôle d'Astaldi donnerait naissance à un acteur de premier plan aussi bien dans la péninsule qu’à l’étranger. Le nouveau groupe, qui compterait 100 000 salariés, pourrait voir le jour au premier semestre 2020.