BTP : après la faillite de Carillion, le régulateur britannique lance une enquête sur KPMG

Conformément au souhait du gouvernement, le régulateur veut comprendre la manière dont le cabinet d’audit a contrôlé les comptes du groupe de construction ces dernières années. Carillion s’était brutalement déclaré en faillite le 15 janvier.

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La faillite brutale de Carillion continue de poser des questions Outre-Manche.

Le séisme de la faillite de Carillion, le 15 janvier dernier, continue de produire des répliques en Grande-Bretagne.  Le régulateur britannique des cabinets d'audit a annoncé ce lundi 29 janvier l'ouverture d'une enquête sur la manière dont KPMG a contrôlé ces dernières années les comptes du groupe de construction, qui croulait sous près de 1,8 Mds € de dettes.

Le Financial Reporting Council (FRC) se conforme ainsi au souhait du gouvernement qui avait demandé une enquête sur le sujet afin d'y voir plus clair sur ce qui a conduit à la chute brutale de Carillion le 15 janvier.

Le régulateur va passer en revue l'examen des comptes de Carillion réalisé par KPMG entre 2014 et 2016, ainsi que sur une partie de 2017 en analysant en particulier la valeur des contrats et du fonds de retraite, selon un communiqué.

"Coopération"

A l'issue de l'enquête et s'il y a matière, le FRC peut porter l'affaire devant la justice afin d'obtenir d'éventuelles sanctions. KPMG a, de son côté, indiqué vouloir coopérer pleinement avec le FRC et répète avoir agi avec Carillion de manière "appropriée et responsable".

Carillion avait été contraint de faire faillite du jour au lendemain après avoir échoué à obtenir une aide du gouvernement et de ses créanciers. Le groupe, étranglé par une dette de 1,5 milliard de livres (1,8 Mds €), avait vu sa situation financière se dégrader brutalement ces dernières mois, en raison de reports de chantiers, de difficultés dans l'exécution de contrats et de retards de paiement.

Nombreuses interrogations

La chute du groupe a soulevé de nombreuses questions sur l'avenir des 43 000 employés dans le monde dont près de 20 000 au Royaume-Uni, ainsi que sur la viabilité des projets auxquels il participait. L'Etat a toutefois garanti la pérennité des nombreux contrats de service public qu'assurait Carillion auprès d'écoles, de prisons, d'hôpitaux ou de l'armée.

De son côté, Eiffage a rassuré la semaine dernière : engagé dans un consortium avec Carillion et un troisième partenaire, Kier, pour la réalisation d’un lot de la future LGV britannique, le groupe dirigé par Benoît de Ruffray a indiqué qu’il honorerait ses engagements à travers une joint-venture à 50/50 avec Kier.

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