BOURGOGNE Région Luc Joliet : « L'offre foncière se raréfie »

Le président de la Safer démontre le rôle d'arbitre de plus en plus important des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural.

Le rétrécissement du marché foncier bourguignon ne vous inquiète-t-il pas ?

Il est très important sur le parcellaire libre et non bâti. La diminution de l'offre est particulièrement sensible dans les départements de l'Yonne et de la Côte-d'Or, avec pour conséquence une inflation tarifaire de l'ordre de 10 %. En revanche, le marché du foncier occupé est moins tendu. C'est pourquoi nous ne pouvons plus orienter actuellement la destination des terres, mais seulement l'anticiper. Je ne cache pas que cette situation nous oblige à développer des trésors d'ingéniosité pour satisfaire à la fois les demandes du milieu agricole et celles des collectivités locales souhaitant, par exemple, créer ou étendre une zone d'activités, ou encore réaliser un équipement de loisirs.

Votre action est-elle de plus en plus importante auprès des collectivités locales ?

Aux termes de la prochaine loi d'orientation agricole, prévue pour juin, nos interventions ne visent plus strictement l'agriculture, mais l'ensemble du monde rural. L'avenir prouvera aussi l'utilité croissante de notre action en matière d'environnement, qu'il s'agisse de la protection de captages, de la création de zones naturelles d'intérêt écologique, floristique et faunistique, de la conservation de sites, voire de l'aménagement paysager d'un cours d'eau.

N'est-ce pas en revanche la tendance inverse dans le domaine viticole ?

Oui, mais il s'agit là d'un phénomène particulier à ce type de culture. Sur 9 500 hectares de surface utile, seuls 115 hectares par an font l'objet d'une transaction, pour une valeur de 100 millions de francs.

Nous pouvons néanmoins éviter que ce patrimoine échappe à la profession et fasse l'objet d'une spéculation sauvage. A Bligny-lès-Beaune, nous avons par exemple racheté, pour 62 millions, un domaine de 23 hectares de crus classés étalés sur 35 kilomètres linéaires. La Safer va maintenant redistribuer les vignes en choisissant parmi les 300 candidats déclarés, en partenariat avec la profession viticole.

PHOTO : Luc Joliet : « Une nouvelle mission pour la Safer. »

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