BOURGOGNE Les entreprises de travaux publics se demandent quel sera leur plan de charge dans cinq ans

-A 56 ans, Daniel Lorin, le patron de Lorin TP, a été élu président du syndicat régional des entrepreneurs de travaux publics.

Pourquoi vos pairs ont-ils choisi d'être représentés par le dirigeant d'une entreprise de taille modeste ?

DANIEL LORIN. Lorin TP est en effet une petite entreprise avec un chiffre d'affaires de 20 millions de francs en 1997 et 25 salariés. Après avoir travaillé comme ingénieur dans une entreprise routière, j'ai créé mon entreprise à Sennecey-lès-Dijon en 1981. L'activité principale est la voirie et le terrassement, et j'ai amorcé une diversification dans les années 90 en devenant également aménageur-lotisseur. En fait, parmi les 56 adhérents au syndicat, beaucoup sont des PME de petite taille qui ont un problème commun : les maîtres d'ouvrage ne leur font pas toujours confiance, estimant prendre davantage de risques avec de petites entreprises de TP qu'avec les groupes. Je vais donc m'attacher à les inciter à séparer plus souvent les lots. Par exemple, sur un projet d'autoroute, l'assainissement et le terrassement pourraient être séparés plus systématiquement.

La concurrence est-elle de plus en plus dure en Bourgogne ?

D'abord, il y a une concurrence illégale d'entreprises éphémères - dix à vingt se créent et disparaissent chaque année dans la région - et de la part des coopératives d'utilisation de matériels agricoles (Cuma) qui n'ont pas les mêmes charges. C'est pourquoi nous demandons une qualification professionnelle minimale, dans le cadre de la réforme des marchés publics. Ensuite, la profession se demande quel sera son plan de charge dans cinq ans. En Bourgogne, aucun gros projet ne se profile à l'horizon, en dehors de la route Centre-Europe-Atlantique.

Quelles sont les autres préoccupations du Syndicat ?

Les effectifs vont chuter dans dix ans à cause de l'âge. C'est pourquoi nous allons mettre les bouchées doubles sur l'apprentissage, avec le « CFA sans murs » dont la première promotion a été lancée à la rentrée 1997.

Plutôt que construire un bâtiment dont la gestion aurait été lourde, la profession a préféré déléguer des formations aux centres existants. Le lycée professionnel de la Barotte à Châtillon-sur-Seine, en Côte-d'Or, a ouvert le ban avec un CAP de conducteur d'engins qui accueille 16 apprentis.

Cet automne, un CAP d'ouvrier canalisateur va ouvrir à Chalon-sur-Saône, avec un module de 120 heures en VRD.

PHOTO : « Nous demandons une qualification professionnelle minimale, dans le cadre de la réforme des marchés publics. »

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