"Boule de cristal" par Françoise Vaysse

Baisseront ? Baisseront pas? Les affirmations du directeur général du groupe de presse "de particulier à particulier", selon lesquelles les prix de l'immobilier allaient baisser de 30 à 40% dans les cinq ans à venir", ont relancé les supputations sur l'évolution du marché du logement.

Depuis ces déclarations, les professionnels de l'immobilier montent au créneau pour s'inscrire en faux contre cette prévision: s'ils concèdent un ralentissement de la hausse des prix en 2005, ils jurent la main sur le cœur qu'aucune baisse n'interviendra cette année. Et ils affirment qu'en 2006, les prix devraient encore augmenter de 10%, selon Century 21 (un des grands réseaux d'agents immobiliers) ou de 6 à 7%, si l'on en croit la FNAIM. Pour mémoire, ils ont doublé entre 1998 et 2004.

On comprend leur attitude: s'il est conditionné par des facteurs bassement économiques, le marché immobilier comporte aussi une grande part de psychologique. Et si les acheteurs se mettent dans l'idée que les prix vont baisser, ils vont se mettre en position d'attente et la machine risque de se gripper!

Pourtant des clignotants s'allument: par exemple, au quatrième trimestre, les prix de l'ancien ont reculé de 1,1%. Mais la FNAIM assure que l'on a déjà assisté à ce phénomène l'an passé. On voit aussi les biens et les régions les plus chères plafonner…Mais on assiste à une profonde mutation du marché, sur lequel les catégories socio-professionnelles les mieux nanties sont désormais de plus en plus présentes, au détriment des ménages modestes. Souvent, elles nourrissent la hausse en revendant cher un premier bien en leur possession pour en racheter - tout aussi cher - un second.

Plutôt que de consulter sa boule de cristal, peut-être faut-il s'adresser à d'autres experts…à des économistes plurisectoriels, par exemple, comme ceux de LCL – Le Crédit Lyonnais qui estiment "qu'on se rapproche d'un haut de cycle". Si tel était le cas, deux possibilités seraient alors ouvertes: soit une stagnation des prix à haut niveau, soit une baisse. Reste à savoir, alors, si la baisse serait lente ou brusque... autrement dit, en ces temps de neige, si l'on est sur une piste verte ou sur une piste noire.

Françoise Vaysse est chef du service Economie-Entreprises du Moniteur

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