La filiale française de l’organisation de certification des forêts FSC (voir encadré) fête ses 10 ans. L’occasion de faire le bilan et de se fixer des objectifs. Parmi eux trois défis : accroître le nombre de forêts certifiées en France, favoriser la compétitivité des industriels sur le marché européen et sensibiliser le consommateur pour lui permettre de faire des « actes d’achats éclairés ».
Informer d’abord via une campagne de sensibilisation : une vidéo à destination du grand public et des acteurs de la filière intitulée #promenonsnousdanslesbois est diffusée sur les réseaux sociaux et le web depuis le 22 juin. Le petit chaperon rouge nous amène dans les bois. En un peu plus d’une minute, elle suit le cheminement des arbres. Sont ainsi passés en revue la gestion forestière, l’exploitation, la transformation des bois jusqu’aux produits finis, mis en rayons et en situation chez le consommateur final.
FSC, dont l’image est souvent associée à Greenpeace en profite pour souligner que « même à FSC on coupe des arbres. Il est important de concilier l’amour de la forêt et l’utilisation du bois, souligne Aurélien Sautière, directeur exécutif de FSC France. Nous avons souvent une image d'organisme "écolo". C'est assez réducteur, FSC, ce n'est pas que cela. Notre ADN est avant tout le développement durable dans sa dimension environnementale mais aussi sociale et économique ».
Le message de ce film est de convaincre le consommateur du bienfait de la consommation du bois. C’est un peu le même message qui sera porté à partir de la rentrée par FBF. Une vidéo intitulée « Mon choix, le bois », passant elle aussi en revue les différentes étapes du bois, et qui sera diffusée à partir de septembre. « Ce ne sont pas mêmes moyens », explique Aurélien Sautière. 60 000 euros sont investis par l’organisme de certification ; 10 millions d’euros sur trois ans par FBF. Le calendrier et les relais de diffusion ne sont pas non plus le même : FSC diffuse sa vidéo depuis le 22 juin et jusqu’en octobre sur les réseaux sociaux et le web. FBF lancera une campagne d’ampleur en septembre. Les grands esprits se rencontrent. Dommage qu’ils ne se soient pas rencontrés un peu avant !
Augmenter la surface forestière certifiée
Autre objectif de l’organisation : augmenter le nombre de forêts certifiées dans l’hexagone. Effective depuis 2007, la certification FSC est encore peu présente en France : 40 000 hectares de forêts, 760 certificats de chaine de contrôle, 1240 sites de production. Peu présente mais en nette progression : « en hectares certifiés par exemple, nous sommes en augmentation de 100 % sur trois ans : de 20 000 hectares en 2014 nous sommes passés à 40 000 hectares aujourd’hui », argumente le directeur.
En 2016, 75 entreprises produisant ou commercialisant des produits bois de construction avaient un certificat FSC chaîne de contrôle en France. En revanche, très peu d'entreprises du bâtiment ont un certificat FSC chaîne de contrôle dans notre pays. L'association France a intégré dans sa stratégie d'actions le développement de la certification FSC dans le domaine de la construction. FSC France souhaite d'ailleurs dès l'année prochaine mettre en place des premières actions dans ce domaine. Cela permettrait de valoriser la certification de la forêt et des produits qui en découlent. « Aujourd’hui, il existe des trous dans la raquette, précise Aurélien Sautière. Tout l’amont de la filière est en place, les collectivités demandent du bois certifié mais la traçabilité se perd dès lors que les bois rejoignent les entreprises du bâtiment. Nous cherchons à convaincre ces entreprises de l’utilité de la certification ».
Quelques pistes sont en réflexion : le maître d’œuvre pourra par exemple vérifier la traçabilité du bois sur le chantier. La toute première certification de projet entièrement FSC a été réalisée en Finlande en juillet 2016 pour un centre de sauna dans le centre-ville d’Helsinki baptisé Löyly.
Tous les éléments de ce centre, des matériaux de construction jusqu’au papier du menu du restaurant, sont certifiés FSC. La démarche a aussi été testée sur des bâtiments emblématiques comme les JO de Londres ou de Rio.
Reste la question de coût. Entreprises du bâtiment ou réalisations entièrement certifiés oui, mais à quel prix ?
