Le 17 juin, le Conseil de l'Union européenne (UE) a formellement et définitivement adopté le règlement relatif à la restauration de la nature. Ce texte clé du Pacte vert, dont l'issue était loin d'être acquise tant les incertitudes furent nombreuses tout au long de la négociation, avait déjà été validé par les eurodéputés en février dernier. Cette ultime étape ouvre donc la voie à son entrée en vigueur, une fois publié au « JOUE ».
Le règlement, dont l'ONG environnementale WWF qualifie l'adoption de « victoire historique », impose d'instaurer d'ici à 2030 des mesures de rétablissement des écosystèmes sur 20 % des terres et espaces marins à l'échelle de l'UE, et de restaurer 30 % des habitats (zones humides, forêts…) en mauvais état. En 2050, c'est l'ensemble des écosystèmes endommagés qui devront avoir fait l'objet de mesures de restauration. Sont concernés les écosystèmes terrestres, côtiers et d'eau douce, forestiers, agricoles et urbains, notamment les zones humides, les prairies, les forêts, les rivières et les lacs, ainsi que des écosystèmes marins, notamment les prairies sous-marines et les bancs d'éponges et de corail.
Couvert arboré urbain. Autre mesure clé du règlement : la restauration des « écosystèmes urbains ». Les Etats devront ainsi veiller à ce qu'il n'y ait pas de « perte nette d'espaces verts urbains ni de couvert arboré urbain d'ici à 2030, par rapport à 2021, dans l'ensemble des agglomérations et dans les villes et banlieues ». De surcroît, ils devront assurer, d'une part, « la présence d'un couvert arboré urbain d'au moins 10 % dans toutes les agglomérations et dans les villes et banlieues d'ici à 2050 » et, d'autre part, « un gain net d'espaces verts urbains, qui sont intégrés dans les bâtiments et aménagements d'infrastructures existants et nouveaux, y compris par des rénovations et des renouvellements ». D'autres dispositions visent à améliorer les critères mesurant la santé des forêts, à retirer des barrages sur les cours d'eau, à stopper le déclin des populations d'abeilles.
Chaque Etat doit désormais préparer un plan national de restauration pour mettre en œuvre ces obligations. Une fois publié, le règlement sera directement applicable, sans passer par la case transposition.