Bilan de santé des TPE et PME

Convalescentes mais craignant une rechute?: tel est le bilan de santé des TPE et PME du bâtiment livré par le cabinet KPMG présenté ce 7 novembre au salon Batimat.

 

Image d'illustration de l'article
Plaques de ciment armées

Ce qui vaut pour quelques grands du BTP ne peut être généralisé aux TPE et PME du bâtiment. La photographie que livre le cabinet d'audit et de conseils KPMG, via son enquête annuelle « Tendances et perspectives du bâtiment », montre en effet une reprise timide de l'activité des artisans en 2011 après deux années marquées par la crise et les intempéries. Plus d'un sur trois a vu son chiffre d'affaires progresser au premier semestre comparé à 2010. Mais, signe d'une santé encore fragile, l'activité stagne toujours pour 43 % des PME. Il convient évidemment de nuancer le propos selon les métiers (le second oeuvre s'en sortant mieux que le gros oeuvre) et la zone géographique (le Centre, le Sud-Est et l'Ile-de-France affichant de meilleurs résultats).

Equilibre précaire

La rentabilité s'améliore pour un tiers des entreprises, mais près de la moitié anticipe encore une stagnation de leur résultat net cette année.

Globalement, la solidité financière des entreprises se maintient au prix d'une grande prudence des dirigeants en termes de recrutement et d'investissements et grâce à la rigueur de leur gestion. Compte tenu du contexte économique, nombre d'entreprises ont déjà largement puisé dans leurs réserves pour maintenir leur niveau d'activité. La hausse du coût des matériaux pèse encore et continuera de peser sur les marges. Le taux de marge sur matières (calculé en retranchant les consommations de matériaux des travaux propres) est à son plus bas niveau depuis dix ans, note KPMG, les hausses de prix n'étant pas toujours ou pas complètement répercutées dans les devis. Par ailleurs, l’impact de la loi sur la modernisation de l’économie (LME) reste nuancé… A l’aube de la fin des mesures dérogatoires sur les délais de paiement, en janvier prochain, 61 % des dirigeants constatent une stabilité des délais clients et 21 % mentionnent une dégradation de leur rapidité de règlement (le secteur des finitions étant le plus impacté). Les entreprises se sont donc organisées pour facturer plus vite et faire la chasse aux impayés. De sorte que leur trésorerie ne se dégrade plus mais reste fragile. « Sans reprise réelle, les entreprises verront l’étau se resserrer avec des besoins en fonds de roulement en forte augmentation », prévient Annie Chauzu, responsable du réseau « entrepreneurs du bâtiment » chez KPMG.

Malgré les difficultés conjoncturelles, les dirigeants restent confiants pour les douze mois à venir (74 %, un niveau stable). Cet optimisme masque toutefois des préoccupations liées à la rentabilité de leur entreprise, la baisse des dépenses des ménages, les difficultés d’accès au crédit… L’ordre des priorités qu’ils se fixent à un an est d’ailleurs assez significatif. Remplir des carnets de commandes, qui restent en dessous de leur niveau de 2009, est toujours leur enjeu numéro un. Mais deux autres points montent en puissance cette année (voir ci-dessous) : la rentabilité des chantiers (42 % en font une priorité de l’année à venir contre 30 % en 2010) et le recouvrement des factures (21 % contre 9 % en 2010) en vue d’améliorer la trésorerie.

L’optimisation des relations avec les partenaires financiers de l’entreprise est également essentielle aux yeux des dirigeants, à l’heure où nombre d’entre eux évoquent le durcissement des autorisations de découvert et les difficultés d’accès au crédit bancaire. Côté ressources humaines, on peut aisément anticiper une stabilisation des effectifs, le recrutement n’étant prioritaire que pour 9 % des entrepreneurs. Ici, l’enjeu se situe bien davantage dans la fidélisation et la formation des salariés et dans le recrutement de profils spécialisés ou confirmés, voire de nouvelles compétences pour les plus hardies d’entre elles.

Méthodologie

Etude annuelle réalisée par KPMG auprès d'un échantillon de

2?387?entreprises du BTP, de 1?à 20?salariés, pour les chiffres

2006-2010 ?; complétée par une enquête téléphonique conduite auprès d'un échantillon représentatif de 720?sociétés, du 22?août au 12?septembre 2011, sur les perspectives 2011-2012.

Image d'illustration de l'article
Annie Chauzu / Associée KPMG Annie Chauzu / Associée KPMG
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires