"L'architecte entretient et améliore sa compétence; il contribue et participe à cet effet à des activités d'information, de formation et de perfectionnement, notamment à celles acceptées par l'Ordre des architectes".
Reconnaissons-le : ces dispositions du décret du 20 mars 1980 portant code des devoirs professionnels des architectes sont longtemps restées oubliées, ou presque. Jusqu'à cette décision de l'Ordre des architectes, début 2007, de rappeler le caractère obligatoire de leur formation continue, et surtout de rendre effective l'application de ces dispositions réglementaires.
L'exemple des professions médicales a montré depuis longtemps, comme le rappelle Lionel Dunet, nouveau président de l'Ordre, que "la formation continue doit être une démarche volontaire, et non coercitive".
Soucieux d'efficacité, il fonde ainsi beaucoup d'espoirs dans la fermeté de l'incitation. Même si cette incitation passe par un certain contrôle: la carte professionnelle, renouvelée chaque année, mentionnera si l'architecte a satisfait à ses obligations de formation continue. Ou pas ...
Le développement durable, le fameux développement durable, vient à point nommé pour constituer le puissant levier pédagogique dont la profession avait besoin.
Et aussi, heureux effet collatéral, pour mieux faire comprendre à tous ce qu'est l'architecture: certes, la maîtrise des techniques, notamment environnementales, qui évoluent sans cesse, ce qui suffirait déjà à fonder cette obligation de formation continue à laquelle les architectes doivent satisfaire s'ils veulent pouvoir continuer de dialoguer, au-delà des maîtres d'ouvrage, avec les ingénieurs et les industriels.
Mais "une maison durable, c'est d'abord un lieu de vie dans lequel des personnes ressentent du bien-être". L'architecte doit donc être aussi le garant du social et du culturel, autre composante essentielle du développement durable.
L'architecture est tout, sauf "une cerise sur un gâteau".
Bertrand Fabre est directeur de la rédaction du Moniteur