L’inauguration, le 11 juin, de la zone départ de la nouvelle aérogare de Beauvais-Tillé, première étape d’une série de chantiers qui vont se succéder jusqu’en 2010, témoigne du dynamisme de l’aéroport de l’Oise spécialisé dans les vols à coût très bas vers l’Europe. Passé de 400 000 passagers il y a trois ans à 2 millions cette année, Beauvais-Tillé connaît une croissance exponentielle qui l’amène à la 19e place nationale pour le trafic.
Pour suivre le développement de l’activité, la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’Oise a défini un programme d’investissements de 54 millions d’euros d’ici à 2010. L’objectif est de gonfler l’aérogare de 2 150 m2 à 6 000 m2, tout en déplaçant les bureaux administratifs et les services de location de voitures à l’extérieur. « On encercle l’ancien terminal pour étoffer l’aérogare, les boutiques, les services, étendre les parkings et les hangars », explique le cabinet parisien R. Montier. Les chantiers sont réalisés par des PME locales, comme le beauvaisien Quintana pour le gros œuvre de l’extension de l’aérogare. Cette réalisation a coûté 7 millions d’euros, y compris les équipements. La CCI a autofinancé l’investissement à 90 % jusqu’ici, mais fait maintenant appel aux collectivités territoriales.
Des interventions sur siteoccupé et sécurisé. Le maître d’ouvrage a choisi de multiplier les petites opérations pour moderniser par touches les différents bâtiments. Elle multiplie aussi les appels d’offres en quête d’entreprises capables de souplesse dans l’organisation, les délais, la répartition des heures de travail. Celles-ci doivent surtout être en mesure de travailler sous douane, en site sécurisé et très surveillé, chaque ouvrier ayant son badge nominatif. « Nous passons des marchés à tiroirs pour que le trafic continue sans soucis », explique Yves Henry, le responsable du dossier à la chambre de commerce et d’industrie. « C’est un chantier industriel classique mais découpé en toutes petites tranches, donc trois fois plus long. Mais il est possible d’intervenir en site occupé en y mettant les moyens. Quand il faudra rénover la piste de 2 400 m x 45 m, on mettra quatre finishers de front ; l’activité sera sans doute réduite, mais il n’est pas question de fermer l’aéroport ! »
Cœur névralgique de la zone départ, l’équipement sophistiqué de vérification des bagages est achevé. Effectués par toutes petites tranches, les travaux ont été réalisés de nuit pendant le couvre-feu, ils sont invisibles de jour une fois les échafaudages ôtés ou les zones de chantier enfermées sous bardage.
La Direction de l’aviation civile va déménager la tour de contrôle pour prendre ses aises en face de la piste, près de la nouvelle caserne de pompiers. Yves Henry prévoit, quant à lui, des appels d’offres pour l’extension de l’allée réservée aux boutiques haut de gamme, la réfection des hangars, la climatisation et le chauffage, les voiries, la mise aux normes avec la loi sur l’eau pour les eaux de ruissellement. D’ici à quelques mois, la dévolution de la concession changera un peu la donne… Mais, la CCI réfléchit déjà à l’utilisation de la zone logistique voisine pour y installer services, bureaux et salles de réunion pour hommes d’affaires en transit.
