Faciliter, accélérer, mais surtout massifier les rénovations énergétiques, encore et encore. Au regard de cette ambition renouvelée, un nouvel outil baptisé Batistato permet aux acteurs des territoires franciliens de visualiser les consommations énergétiques des parcs de bâtiments résidentiels et tertiaires.
Ce site de datavisualisation numérique, en ligne depuis quelques mois, a été développé par la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (Drieat) d’Ile-de-France, en partenariat avec Air Parif, le Réseau d’observation statistique de l’énergie et des émissions de gaz à effet de serre en Ile-De-France (Rose), le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et le Centre d'études et d'expertise sur les risques, la mobilité et l'aménagement (Cerema).
Quelques chiffres clés :
68 % de la consommation d'énergie francilienne actuelle concerne le bâtiment résidentiel et tertiaire
Source: Modélisation harmonisée par Airparif pour le ROSE, millésime 2019
25 % des surfaces de bâtiments concernés par le décret éco-énergie tertiaire sont en Ile-de-France
Source: base éco-énergie tertiaire, CEREMA, millésime 2021
55 % des logements locatifs privés d'Ile-de-France sont classés en E, F ou G
Source : Note rapide de l'Institut Paris Région n° 957
71 % du parc de logements d'Ile-de-France est construit avant 1990
Source : Batistato
Un panel de données
« Pour mieux identifier les enjeux de rénovation énergétique, l’outil met à disposition des données agrégées, brutes ou sous forme de graphiques, tableaux et cartographies, et permet des comparaisons entre territoires, jusqu’à l’échelle de la commune », indique Delphine Kerboul, cheffe de l'unité ressources, connaissances, territoires au sein de la Drieat IDF, service énergie bâtiment, département bâtiment, lors d'un webinaire organisé ce 10 novembre 2023.
Le logiciel utilise plusieurs bases de données : les fichiers fonciers, le Répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux (RPLS), les données Energif du Rose, la Base de données nationale des bâtiments (BDNB) du CSTB, les simulations des DPE du parc résidentiel, et la base des assujettis au décret éco-énergie tertiaire.
Une vue d’ensemble du territoire
Concrètement, une première fonction permet de disposer d'une vue d’ensemble d’un territoire donné. Après sélection d’une commune, d’un établissement public territorial (EPT) ou d’un Etablissement public de coopération intercommunale (EPCI) situé dans le périmètre de la métropole du Grand Paris, d’un département ou d’une région, un ensemble de graphiques s’affiche pour le décrire.
Sur son écran, l’utilisateur aura accès à des chiffres clés. Ainsi, si nous prenons l’exemple de la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, l’outil permet de visualiser la répartition de la consommation d’énergie totale du territoire entre résidentiel, tertiaire et autre. Il donne aussi la consommation annuelle d’énergie des bâtiments (résidentiels et tertiaires), qui s’élèvent sur ce territoire à 2 522 970 MWh. Il indique que plus de 7 millions de panneaux solaires seraient nécessaires pour une production annuelle équivalente.
Informations détaillées par typologies de bâtiment et d'usages
« Le site permet ensuite de visualiser des informations par type de logement, par statut d’occupation, par typologie de tertiaire (bureaux, santé, enseignement, commerce …) ou par période de construction… », énonce Delphine Kerboul. L'outil indique également les consommations d’énergie selon les usages (chauffage, eau chaude sanitaire...) ou encore la part de logements classés F ou G.
Toujours pour le territoire de la Communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, l’utilisateur apprend ainsi que 860 000 MWh sont utilisés pour le chauffage des logements. Ou encore que les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes (Scope 1 et 2) du résidentiel s’élèvent à 197 kt eq.CO2/an, quand celles du tertiaire s’élèvent à 103,4 kteq.CO2/an.
Comparer les performances des territoires
« Une seconde fonction permet de comparer les territoires entre eux », continue l’experte. Par exemple, si l’utilisateur choisis de regarder les types de logements construits avant 1990, selon qu’ils soient collectifs privés, sociaux ou individuels privés, il pourra établir une comparaison entre le 1er arrondissement parisien, la métropole du Grand Paris et l’Ile-de-France.
Toutes ces données sont entièrement gratuites, libres d’accès, mises à jour annuellement, et les fichiers sont exportables. De quoi faciliter des prises de décisions locales.