Building Smart France veut redynamiser le BIM

L’association s’organise pour mettre le numérique, dont le BIM, au service de la gestion patrimoniale, de la maintenance et de l’environnement.

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Conception digitale BIM

Une feuille de route, des axes de travail et des groupes d’action. Depuis l’élection de Maud Guizol à la présidence de Building Smart France (BSF), le rythme est donné. Et il est rapide ! La feuille de route tout d’abord se décline en six axes stratégiques pour redynamiser les usages du BIM. « Nous constatons un essoufflement de la méthodologie qui parait complexe et fumeuse à tous les professionnels qui travaillent dans l’urgence des projets. Notre premier axe est donc de travailler sur un BIM pratique, pragmatique, inclusif et simple, qui ne soit plus réservé aux seuls BIM manager », commence la présidente.

Afin d’en diffuser largement la pratique, BSF veut montrer sa valeur et faire connaître les bénéfices, le retour sur investissement et donner à voir des retours d’expérience. « Il faut s’adresser aux chefs d’entreprise pour descendre ensuite sur le terrain », estime Maud Guizol. Une action qui se nourrira du troisième axe de la feuille de route : renforcer l’expertise technique de BSF en continuant la veille, la prospective et l’innovation. L’idée des membres du bureau est de « participer à ce qui se construit ».

Des connaissances qui devront ensuite être largement diffusées. C’est le quatrième axe : garantir leur transmission grâce à un socle commun avec refonte du site web de BSF pour le rendre plus accessible. Il s’agit également de donner envie et de faire monter en compétences les professionnels, ce qui passe par la certification. Enfin, le sixième axe consiste à influencer l’écosystème de la construction en France et au-delà, et porter la voix française à l’international.

Expérimentation de l’openBIM

« Nous voulons traduire ces axes en action sans attendre plusieurs années pour recevoir des livrables. Nous avons donc opté pour un fonctionnement en « sprint » avec des webinaires mensuels ou presque », souligne Maud Guizol. En l’occurrence ces webinaires présenteront les résultats des travaux des différents groupes d’action. Le premier est dédié à l’openBIM et met l’accent sur les maîtres d’ouvrage. Il s’organise en deux sous-groupes, l’un qui travaille sur les clausiers afin d’harmoniser la commande publique sur le BIM. Le second s’intéresse aux dictionnaires afin de mettre en place un langage commun dans la codification des objets BIM.

Les autres groupes d’action portent sur l’expérimentation de l’openBIM (GA 2), le BIM pour l’exploitation/maintenance (GA 3), l’écoconception, les analyses de cycle de vie et la durabilité (GA 4), le BIM sur les chantiers (GA 5) et la traçabilité des éléments constructifs (GA 6). Ces deux derniers se distinguent particulièrement. Le premier parce que pour assurer la continuité numérique de la conception au chantier, la méthode du groupe d’action évolue pour accueillir des conducteurs de travaux et des chefs de chantier. « Notre objectif est ainsi d’identifier les points de blocage pour y remédier, et donc d’écouter les acteurs du terrain », pointe Maud Guizol.

Un code barre par produit de construction

L’autre enjeu important concerne la traçabilité des éléments constructifs. BSF travaille depuis plusieurs années avec le groupe GS1, spécialiste du code barre, avec l’idée d’attribuer un identifiant propre à chaque composant. « La traçabilité des données est essentielle pour mettre en place le passeport numérique de produit. Le sujet est international et concerne de multiples secteurs », rappelle la présidente de BSF. Le format GS1 est d’ailleurs pressenti pour être l’un des format d’échange du passeport numérique de produit [ou digital passport product, DPP selon l’acronyme anglais, NDLR].

Un SIG comme socle du jumeau numérique national

Enfin, l’association n’a pas réussi à trouver un terrain d’entente avec l’IGN, le Cerema et l’Inria à propos de l’appel à communs sur un jumeau numérique national. « Les discussions achoppent sur la place du BIM et de la construction dans ce projet de JNT, puisque nous souhaitons que le BIM soit au centre du dispositif alors que nos interlocuteurs envisagent davantage un Système d’information géographique (SIG). Or, un SIG risque d’oublier le BIM », déplore Maud Guizol, qui évoque déjà la possibilité de disposer de deux référentiels.

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