Bâtiments tertiaires : la certification en exploitation en plein boom

La France compte aujourd’hui 9 % des bâtiments certifiés en exploitation dans le monde. Et le marché connaît une croissance phénoménale : + 116 % dans l’hexagone entre 2012 et 2013… Mais quels sont les enjeux réels d'une telle certification ? Pour sa nouvelle étude intitulée « Certification en Exploitation – 5 ans après », réalisée entre avril et octobre 2014, l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) a interrogé un panel de professionnels du secteur de l’immobilier dont les sociétés détiennent 40% des bâtiments certifiés en France.

C’est dans le contexte de transition énergétique impulsée par le Grenelle (2007) et par la Loi Grenelle II (2010) qui établissait une réduction de 38 % des consommations énergétiques du bâtiment à l’horizon 2020, que les certifications en exploitation sont apparues en France en 2008.

Cinq ans après leur première apparition en France, plusieurs centaines de bâtiments sont désormais certifiés et le phénomène semble prendre de l’ampleur. Trois certifications se partagent le marché, HQE exploitation, leader sur le marché français avec 176 sites certifiés, Breeam-In-Use (100 sites certifiés) et LEED EB O&M (2 bâtiments certifiés).

La mise en place d’une certification de ce type permet d’anticiper les risques et dysfonctionnements du bâtiment car elle implique de faire un état des lieux approfondi des bâtiments et accroit ainsi la connaissance technique de l’immeuble certifié. Aspects techniques, questions de santé et de sécurité des occupants, intégration et respect de la biodiversité dans leur exploitation : tout est pris en compte au point de pouvoir parfois "anticiper les réglementations à venir", pointe l'étude.

Pérenniser un investissement

La certification en exploitation peut aussi être appréhendée comme un moyen permettant aux propriétaires d’assurer la pérennité de leur investissement, et aux utilisateurs de garantir la performance de leur outil de travail. Dans le sondage mené par l’OID dans le cadre de cette étude, les sondés confirment cette idée. En effet, pour 40 % d’entre eux, l’un des objectifs recherchés dans la mise en place d’une certification en exploitation est l’amélioration de la performance de gestion de l’immeuble.

La pérennité de la certification dépend ensuite de la stratégie des parties prenantes dans leurs choix des mesures à prendre, soit pour améliorer le score, soit pour le maintenir, et ce, année après année, permettant ainsi au bâtiment de conserver sa pertinence d’utilisation, la performance de son exploitation, son attractivité commerciale et sa valeur d’expertise. Les investissements dans l'entretien de ce "patrimoine" sont donc capitaux. Près de 75 % des bailleurs sondés par l’OID dans le cadre de cette étude, déclarent ainsi voir dans la mise en place d’une certification en exploitation un atout commercial supplémentaire pour leur offre.

Simple argument commercial ou vrai outil environnemental ?

Dès lors s'interroge l'OID, les certifications en Exploitation, sont-elles un simple argument commercial ou un réel outil de gestion opérationnelle ? Odile Batsère, Directrice Gestion immobilière et environnementale de Société de la Tour Eiffel et co-pilote de l'étude n'oppose pas les deux arguments. "La certification en exploitation permet d'améliorer la qualité d'un bâtiment et donc son attractivité, en témoignant de l'optimisation de son exploitation. C'est dans ce contexte que la certification est considérée comme un avantage concurrentiel dont bénéficient 50% de nos actifs à fin 2014."

En effet, Maxime Lanquetuit, Directeur du développement durable chez Altarea Cogedim, explique : « Pour 70 % des personnes interrogées, l’intérêt de la certification réside dans la valorisation des actions d’amélioration de la performance environnementale. Concernant les actifs d'Altarea Cogedim, 100 % du patrimoine français géré sera certifié Breeam In-Use à fin 2015. Cette démarche répond à deux objectifs : mettre en place des guidelines permettant à nos équipes de généraliser les meilleures pratiques d’exploitation sur nos centres et démontrer aux parties prenantes d’Altarea Cogedim notre capacité à gérer efficacement et durablement des actifs immobiliers.»

Enfin s'interroge l'OID, on peut se demander ce qu’il adviendrait des certifications en exploitation si l’intégration des critères environnementaux devenait un pré-requis systématique dans la gestion d’un immeuble. Les certifications en exploitation disparaîtraient-elles ou prendraient-elles la suite logique des certifications et labels de construction, sorte de contrôle réglementaire global, gage de bonne gestion et de qualité ?

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