Bâtiments neufs RT 2005 Comment répondre aux nouvelles exigences thermiques

La nouvelle réglementation thermique (RT 2005) des bâtiments neufs s’applique depuis le 1er septembre. Pour réduire de 15 % la consommation d’énergie, la recherche de nouvelles performances porte sur le bâti comme sur les équipements techniques. Outre le renforcement de l’isolation, la RT 2005 incite à considérer plus attentivement l’inertie thermique et l’étanchéité à l’air du bâtiment. Les qualités accrues de l’enveloppe renforcent le rôle de la ventilation.

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La RT 2005, nouvelle réglementation thermique pour les bâtiments neufs, entre en application le 1er septembre 2006. Elle s’impose à tous les bâtiments dont le permis de construire est déposé à partir de cette date. « Inscrite dans la continuité de la RT  2000, elle prend pour principe d’inciter les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre à prendre en compte toutes les possibilités d’amélioration de la performance énergétique du bâtiment », annonce la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (DGUHC).

Enveloppe : inertie thermique et étanchéité à l’air. Concernant le bâti, les exigences d’isolation thermique sont renforcées de 10 % sur les déperditions par les parois et les baies et de 20 % sur les ponts thermiques. D’autres caractéristiques de l’enveloppe jusqu’alors peu exploitées prennent désormais de l’importance. La RT 2005 prend notamment en compte l’inertie réelle du bâtiment, valorisant ainsi certains matériaux à forte inertie thermique.

Cim Béton, le centre d’information sur le ciment et ses applications, a confié au bureau d’études Tribu-Energie une étude sur l’impact de l’inertie thermique d’un bâtiment sur les économies d’énergie. Celle-ci montre que l’inertie du béton permet de réaliser 6 % d’économie de chauffage, soit 4 % d’économie sur la consommation totale d’énergie, lorsqu’on passe d’une maison individuelle à ossature légère de faible inertie à une maison à forte inertie (murs et planchers en béton) dans le cas d’une orientation « de référence », c’est-à-dire 40 % de baies orientées au sud, 20 % dans chaque autre direction. Et ces économies peuvent atteindre respectivement 16 % et 10 % entre une maison à faible inertie et une maison à très forte inertie (béton et isolation extérieure) dans le cas d’une conception bioclimatique comportant 70 % de vitrages au sud et 15 % à l’est et à l’ouest.

Le groupement Briques de France a pour sa part demandé au thermicien André Pouget de calculer le niveau de performance énergétique des bâtiments construits en monomur terre cuite. Les monomurs de 30 et 37 cm affichent un gain proche de 10 % par rapport à la consommation de référence Créf en maison individuelle avec chauffage gaz, et de 10 à 20 % en logement collectif en fonction de l’énergie choisie (électricité ou gaz). Des performances atteintes sans isolation rapportée tandis que l’inertie du matériau favorise en outre le confort en toute saison. Le monomur assure par ailleurs une bonne correction des ponts thermiques sans faire appel à des rupteurs.

Les mêmes arguments sont avancés par le monomur Thermopierre de Xella, réalisé en béton cellulaire : une faible conductivité thermique, une forte inertie et un faible degré de perméabilité à l’air. Réduire la perméabilité à l’air de l’enveloppe des bâtiments est aussi un objectif de la RT 2005 pour éviter les fuites de calories par les parois. Le système de ventilation prend alors plus d’importance en assurant seul le renouvellement d’air indispensable à la qualité de l’air intérieur.

Ventilation : réseau étanche et débit maîtrisé. La réglementation exige une meilleure étanchéité des réseaux de distribution d’air et un gain énergétique plus important sur les déperditions de ventilation.

Pour répondre à la première exigence, les réseaux rigides équipés d’accessoires à joint, qui ne représentaient jusqu’alors que 5 % du marché, deviennent la référence. Ils réduisent les fuites jusqu’à 50 %, assure le spécialiste Aldes. Pour réduire les déperditions énergétiques dues à la ventilation de 10 % (chauffage gaz) à 25 % (électricité), la ventilation simple flux hygroréglable devient la référence pour tous les logements. En bâtiments tertiaires, les locaux à occupation intermittente seront équipés d’un système automatique de modulation des débits pour diminuer de 50 % ces débits quand les locaux sont inoccupés.

Une autre façon d’économiser l’énergie est de préchauffer l’air entrant en le mettant en contact, dans un échangeur, avec l’air extrait qui s’est réchauffé dans le local. Ces systèmes de ventilation double flux qui apportent un gain de 5 % par rapport à la ventilation hygroréglable, devraient se développer dans le logement collectif où les contraintes d’installation sont moins pénalisantes qu’en maison individuelle.

Du côté des équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, le niveau de performance exigé par la RT 2005 est également relevé « au niveau des bonnes pratiques du marché ». La référence des chaudières à combustibles fossiles passe ainsi de la chaudière à haut rendement (RT 2000) à la chaudière basse température et celle du chauffage électrique devient le panneau rayonnant.

Recours à l’énergie solaire. Parallèlement, la RT 2005 améliore la prise en compte des énergies renouvelables, notamment en les introduisant en référence.

Le recours à l’énergie solaire pour une part de la production d’eau chaude sanitaire constitue la solution de référence. Ainsi, une maison individuelle devra être équipée de 2 m2 de panneaux solaires et un logement collectif chauffé à l’électricité de 1 m2 de capteurs. A défaut, ils devront économiser l’énergie équivalente grâce à un surcroît d’isolation ou à des systèmes de chauffage plus performants.

« Cette première étape introduit les évolutions de la réglementation 2010, prévient la DGUHC, dont l’un des objectifs sera d’étendre le recours à l’énergie solaire à la production totale d’eau chaude sanitaire et d’introduire le recours aux énergies renouvelables et aux bioénergies pour le chauffage des locaux ».

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