Bas-Rhin: à Schiltigheim, le promoteur et l’association trouvent un terrain d’entente

La maîtrise d’ouvrage de la reconversion d’une friche industrielle et l’association d’habitants de la commune ont su dépasser leurs divergences pour laisser le programme se réaliser, en l’améliorant.

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Le programme prend place sur une friche industrielle près d’un site naturel.

C’est un dossier qui aurait pu, comme tant d’autres, se transformer en un interminable bras de fer entre un promoteur et une opiniâtre association de riverains. La transformation dans les prochains mois en habitat de la friche Air Products de Schiltigheim (Bas-Rhin) par Topaze Promotion se déroulera finalement sous le regard, exigeant mais pas hostile, de Col’Schick. La relation avait pourtant démarré devant les tribunaux, sans contact direct.

L’opération requérait la modification du PLU intercommunal pour changer en habitat la destination du site d’un peu moins d’un hectare qui avait accueilli, après d’autres activités industrielles originelles, la production de divers gaz entre 1930 et 2020.

L’association avait attaqué le document d’urbanisme, assorti d’une orientation d’aménagement et de programmation (OAP) dédiée au site, sur la base du risque sanitaire que faisait peser, selon elle, la pollution du sol rendue particulière par le fait de sa dissémination suite à une explosion au sortir de la dernière guerre.

Elle a obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif, ce qui fragilisait le permis de construire obtenu entretemps par Méridien, la société de projet conjointe à Topaze et son confrère local Ohayon. « Nous étions objectivement en position de force », appuie Louisa Krause, présidente de Col’Schick. Echaudée par une expérience précédente de confrontation à promoteur pour la reconversion de la brasserie Fischer dans la même commune, l’association locale a consenti à engager le dialogue avec Topaze. « Les dirigeants de cette société indépendante nous paraissaient d’emblée se placer dans une démarche d’écoute », relate Louisa Krause.

Bureau d’études arbitre

La solution est principalement venue de l’appel de concert à un bureau d’études distinct de celui du maître d’ouvrage, pour mener des études indépendantes et jouer un rôle d’arbitre. Dès lors, les points d’accord sur l’ajustement du projet ont pu être trouvés de sorte à retirer l’épée de Damoclès d’un recours contre le permis : une campagne de sondage supplémentaire sur la pollution a été menée avec communication de toutes les données à l’association, l’ensemble du terrain a été recouvert de 30 cm de terre, une épaisseur poussée à 60 cm dans les zones les plus sensibles, un espace potager protégé a été aménagé. Un vide sanitaire ventilé a été créé sur lequel repose les constructions, « un élément que nous n’aurions à coup sûr pas installé sinon », reconnaît David Bour, directeur général de Topaze Promotion.

Le projet initial de la société Méridien ne se situait pas aux antipodes du « durable », puisqu’il intégrait déjà un îlot de fraîcheur, la création d’un parc arboré et qu’il réservait 65 % du sol aux espaces verts, ayant obtenu en contrepartie de la mairie l’autorisation de monter à 8 et 9 étages. Les 148 logements complétés de 400 m2 de bureaux (soit un total de 11 500 m2 SP), dessinés par l’agence S&AA - Patrick Schweitzer & Associés, devraient entrer en chantier au début de l’automne prochain. Sans banderoles ni sit-in, a priori.

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