C'est le calme qui précède la tempête.
Apparemment, tout est sans surprise dans les évolutions que notre sondage fait apparaître dans le développement d'Internet au coeur de la construction.
Le taux d'équipement a progressé. Les maîtres d'ouvrage, qui étaient déjà les mieux équipés dans notre précédente enquête, sont près d'avoir fait le plein. Et les entreprises se rapprochent plus lentement de ce taux de saturation, surtout quand elles sont petites. Le tout dans un contexte de haut débit, devenu le standard d'équipement.
Quant à l'utilisation qui en est faite, eu égard aux immenses possibilités d'Internet, on a encore le sentiment d'une Ferrari utilisée pour faire le tour du pâté de maisons.
Les utilisations principales de cet outil continuent en effet à se limiter à la recherche d'informations professionnelles (surtout juridiques et techniques, où la fonction de recherche et de tri d'Internet fait merveille) et au courriel (devenu un puissant vecteur d'échanges de données).
Mais ni les pratiques de la construction (comme le montre le faible taux de connections depuis chantier) ni les relations entre les différents intervenants (comme le montre le très faible taux de réponse en ligne aux appels d'offres) n'en ont été modifiées.
Alors, beaucoup de bruit pour pas grand chose? Certainement pas!
Le basculement général vers la numérisation des activités de construction est enclenché. Et plusieurs signes, à l'horizon, montrent qu'il va même s'accélérer.
Comme la télé-déclaration de TVA, le téléchargement des dossiers de consultation est devenu usuel. Et lorsque les maîtres d'ouvrage publics pourront utiliser la faculté que leur ouvre le Code des marchés, à compter du 1er janvier 2010, d'exiger la transmission des candidatures et des offres par voie électronique, on ne voit pas pourquoi ils se priveraient des multiples avantages liés à ce canal.
En tout cas, plates-formes de dématérialisation de marchés et sites de recrutement sont déjà en ordre de bataille.
Bertrand Fabre est directeur de la rédaction du Moniteur
