Avec Razel, Fayat change de division

Depuis le 10 décembre dernier, Razel a officiellement intégré le groupe Fayat. Retour sur cette acquisition qui donne de nouvelles perspectives au groupe bordelais.

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Avec la rachat de Razel, le bordelais Fayat joue dans la cour des grands du BTP.

"Depuis longtemps, j’avais Razel en tête. Quand j’étais petit entrepreneur de terrassement, quand j’ai acheté mon premier bulldozer, j’étais admiratif. Aujourd’hui, Razel est toujours une très belle entreprise. Une entreprise proche de ses hommes, ce à quoi je suis très sensible." Clément Fayat est un homme heureux. Ravi de sa dernière acquisition. "J’avais approché les dirigeants de Bilfinger Berger (ndlr : le groupe allemand dont Razel était jusqu’alors filiale) il y a deux ans. Ils n’étaient pas vendeurs. A l’été dernier, je me suis rappelé à leurs bons souvenirs, leur position n’avait pas changé. Deux mois après, ce sont eux qui me rappelaient…" Deux mois durant lesquels le cours de bourse du numéro deux du BTP allemand a dévissé, la faute à un ralentissement d’activité plus brutal que prévu en Allemagne et à un chantier générant de fortes pertes en Norvège.

Parallèlement, la recherche de meilleures synergies entre Razel et sa maison-mère - initiée au moment du départ de Michel Lallement, homme-clé de l’entreprise, ex-président du directoire - ne semblait pas très fructueuse. Autant de raisons qui ont pu pousser l’actionnaire allemand à vendre. "Cela n’a pas empêché Bilfinger de nous mettre en concurrence et de faire monter le prix", sourit Clément Fayat. Finalement, l’affaire sera conclue pour 137 millions d’euros. Un prix plutôt élevé selon les observateurs du secteur. "C’est vrai que la rentabilité est assez faible par rapport au capital investi. Au regard de nos critères, elle n’est pas suffisante. Mais je ne suis pas inquiet. Nous pouvons faire mieux. J’avais envie de cette entreprise. Aujourd’hui, elle nous permet de jouer dans la cour de grands. Pour les grands ouvrages, nous n’avons rien à envier aux autres majors." Avec Razel, le groupe Fayat achète une entreprise qui a troqué son costume de terrassier pour celui de génie-civiliste. Et qui est présente au sein de plusieurs groupements candidats à la réalisation des prochaines lignes ferroviaires à grande vitesse. "Nous accentuerons notre présence sur les grands projets, ferroviaires comme routiers. Par exemple, nous serons mandataires d’un groupement pour la réalisation de la rocade L2 à Marseille".

Pas de repli à l’export

Les prochains mois seront donc consacrés à l’intégration de Razel dans le groupe. C’est Laurent Fayat qui s’en chargera. Le fils cadet de Clément Fayat, directeur général pour les activités de construction, vient de prendre la présidence du directoire de Razel. Il va positionner l’entreprise dans l’organisation du groupe, aux côtés notamment de la société Bec. A priori, pas de révolution à attendre. "Dans la mesure où les choses se passent bien, nous ne bouleverserons pas l’organisation et la stratégie des entreprises. Nous conservons les entités et les marques. Bec et Razel vivront côte à côte." Tout juste Laurent Fayat concède-t-il quelques collaborations possibles du côté du matériel."Mais ça n’est pas notre priorité" assure-t-il.

Depuis son arrivée à la tête de Razel, Laurent Fayat s’est appliqué à rassurer les collaborateurs de Razel travaillant à l’export. Un secteur qui représente presque un tiers de son activité (29%), principalement en Afrique. "Le développement et l’expertise de Razel sur les marchés à l’export seront pérennisés. Il faudra simplement savoir bien maîtriser nos risques, travailler avec les bons bailleurs… Ce que les équipes de Razel savent déjà très bien faire". Pourquoi changer une équipe qui gagne ?

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