D'ici à fin mars, un deuxième site du groupe Joubert sera équipé de panneaux photovoltaïques, après les 7000 m² déjà mis en service en 2023. "Nous couvrirons ainsi 30 à 35 % de nos besoins", explique Thierry Joubert, président du groupe. Un troisième projet est en cours d'instruction auprès du département de la Charente, qui assurerait 35 à 40 % d'autonomie. Pour l'essentiel, ces panneaux sont installés hors toiture, hormis un ancien bâtiment de stockage. "Les assureurs ne nous suivent pas sur des projets en toiture, en particulier à cause de notre stock de bois, sensible au risque incendie", poursuit le dirigeant.
Une facture d'électricité multipliée par 3,5
Avec cet investissement, Joubert répond aux conséquences de la crise énergétique. "La facture d'électricité a été multipliée par 3,5 depuis le début de la guerre en Ukraine, souligne Michaël Geoffroy, directeur commercial et marketing de l'entreprise. Et le poste électricité continue de monter, au vu des contrats que nous avons signés pour 2024 et 2025." Un contexte difficile à tenir en période de ralentissement économique. "Les prix de vente repartent à la baisse, mais nos coûts restent élevés, et notre chiffre d'affaires devient plus difficile à équilibrer", poursuit Thierry Joubert. Cet investissement met Joubert en partie à l'abri de l'extrême volatilité des prix de l'énergie, et l'aide à mieux prévoir sa structure de coût dans les prochaines années.
Décarbonation et RSE
Mais ce n'est pas sa seule vocation. "Ces équipements photovoltaïques entrent pleinement dans notre stratégie de décarbonation et de RSE", explique Michaël Geoffroy. Ce dernier souligne une demande croissante de l'ensemble des acteurs pour plus de traçabilité des bois et plus d'actions en faveur de la RSE. Joubert met en avant les circuits courts et des plantations régulières sur le peuplier ainsi que des actions locales au Gabon, pour une production responsable d'okoumé. L'investissement photovoltaïque jouera sur le bilan carbone des produits. Une avancée que l'entreprise entend valoriser en envisageant des fiches de données environnementales et sanitaires (FDES) individuelles, spécifiques à Joubert, au lieu des fiches collectives de la profession qu'elle utilise aujourd'hui. Une voie rendue possible par les actions spécifiques conduites pour la décarbonation, et qui pourrait donner à Joubert un avantage comparatif sur le marché.
Cet argument carbone est d'autant plus pertinent qu'il commence à intéresser de près les négociants. SGDB France et le Groupe Samse ont annoncé l'un après l'autre un partenariat avec Kompozite, pour afficher le poids carbone des produits commercialisés. "Pour autant, chez nos clients distributeurs, le prix reste évidemment un élément très importants", détaille Thierry Joubert. Le ralentissement d'activité en Chine conduit notamment à l'arrivée sur le marché européen de volumes importés à des prix parfois offensifs. Afficher une valeur environnementale peut aider à se démarquer autrement que par une course aux prix bas, difficile à tenir pour un industriel ancré en France.