Pris entre des artisans (notamment du bâtiment) qui crient à la concurrence déloyale et des auto-entrepreneurs farouchement attachés à leur statut, et alors que les négociations piétinent (lire notre article) le gouvernement devra-t-il en plus se soucier de la popularité de sa réforme ? Apparemment oui à en croire le résultat d'un sondage CSA réalisé pour l'Institut Montaigne (un think tank libéral) et le quotidien Les Echos, publié vendredi 7 juin.
52 % des personnes interrogées souhaitent en effet que le régime soit "maintenu en l'état". "C'est un système qui est rentré dans les moeurs", croit savoir Bernars Sananès, président de CSA. Et en ces temps de crise "tout ce qui relève de l'initiative individuelle à le vent poupe".
L'autre enseignement de ce sondage c'est que l'opinion ne se divise pas selon les orientations politiques - partisans de gauche (53 %) et partisans de droite (52%) défendent le régime - ou les statuts socio-professionnels : 56 % des cadres et 54 % des ouvriers sont favorables à l'auto-entrepreneuriat.
Enfin, malgré la forte mobilisation des artisans du bâtiment, seuls 19 % des artisans interrogés souhaitent la suppression du régime et 47 % d'entre eux sont pour qu'il soit maintenu en l'état.