Qu’est-ce qu’Acorus ?
Acorus est une ETI spécialisée dans l’éco-rénovation des bâtiments depuis 25 ans. La seule ETI indépendante sur ce créneau en France. Nous ne faisons que de la rénovation. Et notre raison d’être c’est d’améliorer la vie des occupants des bâtiments que nous rénovons. Comme nous intervenons en site occupé nous améliorons la vie des gens avant le début des travaux, pendant les travaux et après les travaux.
Comment êtes-vous organisés ?
Notre organisation est assez originale : nous sommes composés de 80 mini-entreprises – ailleurs on appellerait ça des « BU » - mais avec un côté très intrapreunarial et relativement autonomes qui fonctionnent en réseau pour servir au mieux les projets. Les clients ont un point d’entrée unique vers ces équipes de spécialistes pour des projets de rénovation ciblés ou globaux. Nous réalisons 500 gros projets de réhabilitation par an et 150 000 interventions d’entretien ou de maintenance. Nous travaillons uniquement pour des professionnels (5000 environ) gestionnaires d’immeubles (copropriétés, collectivités, industriels, santé, tertiaire).
Le capital ouvert au salariés
Acorus a lancé sa première opération d'actionnariat salarié en offrant la possibilité aux collaborateurs du groupe de devenir actionnaires de la holding. L’opération a intéressé 58 salariés. À l’issue de cette opération, ils détiennent collectivement près de 15 % du capital de l’entreprise. « Notre objectif est de partager la valeur créée et de forger un esprit entrepreneurial au service des clients. Nous avons souhaité fédérer nos collaborateurs autour de notre projet d’entreprise et renforcer leur sentiment d’appartenance », explique Philippe Benquet. Acorus recrute chaque année plus de 200 nouveaux collaborateurs et, alors que le secteur fait face à une bataille des talents, un tel dispositif pourrait bien convaincre de nouveaux profils de rejoindre le groupe.
Et sur les chantiers ?
Prenons l'exemple d'un gros projet de la RIVP (ITE, ventilation, changements de fenêtre, plomberie) : nous répondons à l’appel d’offres avec nos mini-entreprises, nos équipes spécialisées sur chacun des postes de la rénovation et un chef de projet qui va coordonner les travaux. C’est la différence avec une entreprise générale qui fournira le coordinateur mais va sous-traiter ou dans le cas de lots séparés, un maître d’œuvre d’exécution qui va devoir coordonner les entreprises.
Quelle est la plus forte évolution que vous ayez observée dans le secteur depuis 10 ans ?
La rénovation énergétique, les bailleurs sociaux en font depuis longtemps. Ce qui émerge c’est la demande de rénovation énergétique chez les autres acteurs. De notre côté nous avons appris à faire de la rénovation énergétique chez les bailleurs sociaux et nous nous sommes équipés (via des acquisitions ou de la croissance organique) pour être capables de mener des opérations dans les copropriétés privées, dans le tertiaire (avec le décret tertiaire), dans les écoles etc…
Côté métiers, la plus forte demande a été la numérisation pour permettre que le travail de rénovation soit suivi, documenté et permette d’informer les occupants.
Quelles sont le forces de votre groupe et ses spécificités ?
Notre plus grande force c’est notre capacité à faire des rénovations globales, d’au moins trois gestes. Avec nos mini-entreprises nous maîtrisons l’ITE, la chaufferie, la menuiserie, le clos couvert, etc...Et donc nous permettons des rénovations mieux conçues et plus performantes. Par ailleurs, peu d’entreprises maîtrisent l’obligation de coordonner, de piloter, d’arbitrer les choix pour le projet global. Elle est généralement faite soit par le client soit par un maître d’œuvre extérieur. Nous, nous la maîtrisons en interne.
Autre force : depuis le début de cette année, nous avons choisi de monter au capital de Cycle Up, convaincus de l’importance du réemploi dans nos rénovations. Le réemploi est de plus en plus poussé par la réglementation mais n’est pas encore très développé sur les chantiers. En rentrant dans Cycle Up, nous espérons aider à structurer cet éco-système du réemploi et on commence vraiment à voir que ça bouge de partout. Nos clients nous en parlent tout de suite.
Nous sommes en train de monter aux côtés de Cycle Up un atelier de reconditionnement de gamme de plomberie. Ça permet de générer des flux de réemploi réguliers et qualitatifs. Nous sommes suivis par des très gros bailleurs parisiens qui acceptent que nous utilisions systématiquement quand nous en avons la possibilité, ces matériaux de réemploi contrôlés et vérifiés, pour la rénovation chez leurs locateurs.
Pour l’anecdote, dans le cadre d’un contrat de réparations de digicodes, nous avons utilisé des digicodes de réemploi. Avant on se serait fait taper sur les doigts par les clients. Aujourd’hui c’est presque l’inverse, ils en sont très fiers. La mentalité a vraiment changé. Il faut maintenant structurer tout ça.
Nous travaillons aussi dans le domaine de l’adaptation des logements au vieillissement et à convertir les bureaux en logements. C’est l’un des axes majeurs. D’autre part, avec le ZAN les extensions et surélévations vont décoller donc on se spécialise sur ce type d’opération.
Vous orientez-vous vers des matériaux biosourcés ?
Nous utilisons des matériaux biosourcés autant que nous le pouvons : nous travaillons sur la matérialisation dans nos devis de la variante biosourcée. Mais sur certains produits, le biosourcé s’impose directement, en doublage de cloisons intérieures avec de l’ouate par exemple au même prix que la laine de verre. Nous montons d’ailleurs un observatoire des solutions bas carbone.
Quels sont vos projets pour les années à venir ?
Nous allons renforcer notre présence sur le territoire en apportant ce point d’entrée unique pour la rénovation.
Nous allons de plus en plus nous orienter vers la décarbonation. En sélectionnant mieux les matériaux, en travaillant sur le réemploi en étant de plus en plus fort et de plus en plus complets sur les métiers de l’éco-rénovation pour la décarbonation quitte à abandonner des métiers qui sont moins utiles dans cette partie. Aujourd’hui la réhabilitation ne peut se faire indépendamment de la décarbonation. Les clients tiquent sur l’étiquette énergétique.
Et en ce qui concerne l’énergie et sa production ?
L’installation de panneaux photovoltaïques fait partie de nos plans pour les années à venir. Notamment parce que les conditions de raccordement au réseau se sont simplifiées et que la pose du matériel est plus facile. Aujourd’hui ça n’a plus de sens d’imaginer un bâtiment de bureaux ou un parking sans panneaux.
Acorus en chiffres
1400 collaborateurs. 850 techniciens salariés dans tous les métiers de la rénovation.
220 M€ de CA en 2021, 240 M€ en 2022 soit 10 fois plus qu’en 2010.
15 agences en France : Bordeaux, Lyon, Nantes, bientôt Rennes et Orléans, Ile-de-France.