Catherine Trautmann a rendu publique le 8 avril une série de mesures concernant l'enseignement de l'architecture et la « carte » des écoles. Premier point : la réforme de l'enseignement sera complétée l'an prochain par un nouveau statut des enseignants et des écoles dans le cadre de la contractualisation de celles-ci avec l'Etat. Deuxième point : un « schéma national des formations et de la recherche » est mis en place ; garant de la richesse et de la cohérence de l'offre pédagogique, il est constitué d'un comité d'orientation, présidé par le recteur Armand Frémont, et d'un comité de suivi, présidé par l'ancien recteur grenoblois Bernard Pouyet.
Troisième point : la « carte » des écoles d'architecture est remaniée, les deux projets de création d'écoles à Tours et à Compiègne reportés. Il s'agit d'une pause, et non d'un abandon, a bien précisé la ministre, qui souligne la nécessité de concentrer tous les moyens dont elle dispose sur les écoles existantes. Béatrice Bellynck-Doisy, sous-directeur de l'enseignement, chiffrait récemment les besoins en professeurs à une quarantaine de postes, contre quinze créés en 1998, et en personnel Atos (administration, maintenance, bibliothécaires, etc.) à 150, pour 22 créés... Les projets d'Henri Ciriani pour Compiègne (60 millions de francs) et de Jean-Claude Pondevie pour Tours (40 millions), deux concours jugés en 1997, attendront des jours meilleurs.
Six pôles dotés d'identités propres
Parallèlement, les écoles d'Ile-de-France passeront de huit à six. Cette restructuration, préconisée de longue date, notamment par le rapport de Roland Peylet en 1995, vise à déconcentrer les écoles parisiennes qui drainent 45 % des étudiants de l'Hexagone. Les écoles franciliennes seront organisées en six pôles, chacun doté d'une identité pédagogique et scientifique propre. Elles seront réparties autour de trois écoles existantes (Paris-Belleville, Paris-La Villette et Versailles), à Marne-la-Vallée, sur le site du quai Malaquais (Paris-La Seine et Paris-Villemin) et un sixième site à définir. Un « groupe Ile-de-France », formé au sein du comité de suivi du schéma national, chargé d'approfondir cette recomposition, sera notamment animé par Marielle Riche, directrice de Paris-Belleville, donnée comme future titulaire de la sous-direction de l'enseignement.
Les six pôles devront être en place à la rentrée 2000-2001. Les étudiants inscrits en 1998-1999 dans les écoles actuelles pourront y terminer le premier cycle avant transfert dans le pôle de leur choix. Paris-Tolbiac ferme dès la rentrée 1998, une partie de ses effectifs rejoignant la nouvelle école pilotée par Yves Lion à Marne-la-Vallée. Le temps d'achever l'école conçue par Bernard Tschumi, dont le chantier débute, les étudiants occuperont un immeuble de la Cité Descartes.
DESSIN : La réalisation de l'Ecole d'architecture de Compiègne (ci-dessus, le projet lauréat d'Henri Ciriani), tout comme celle de l'Ecole de Tours, est reportée sine die.