En moins de deux ans, le Guide HQE dans l’architecture et l’urbanisme est devenu LE vade-mecum des architectes et des urbanistes grenoblois. Deux mille exemplaires de cet opus de plus de 90 pages concocté par la Ville de Grenoble avec l’agence lyonnaise Technê ont été distribués aux acteurs locaux – en amont – ou avec le PLU (plan local d’urbanisme). En donnant les clés pour comprendre les spécificités du territoire grenoblois (contraintes sismiques, pics de température), l’outil favorise un autre type de construction et d’aménagement dans une ville soucieuse de minimiser son impact sur son environnement.
Des solutions locales
« Ce document montre que la qualité environnementale n’a rien d’une recette miracle et que les solutions ne sont pas uniquement globales mais locales » explique Perrine Flouret, chargée de sa réalisation et de son suivi au service urbanisme et prospectives urbaines de la Ville de Grenoble. Aussi, cette « bible » locale qui a été conçue comme un véritable outil d’aide au projet d’une ville durable comble-t-elle un sérieux vide en matière de logement collectif diffus « où rien n’existait, à l’inverse des ZAC, mieux encadrées », note Perrine Flouret. Autre atout : le guide complète astucieusement le PLU, relativement contraint par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains).
Méthodologique – et surtout pas réglementaire martèlent ses auteurs – le guide passe au crible l’aménagement, le neuf et la réhabilitation à l’aide de 40 fiches techniques. La tête de chapitre pose un objectif (exemple : réhabiliter pour approcher les performances réglementaires du neuf) à partir duquel sont déclinées des préconisations (« les énergies renouvelables en tant qu’alternatives ou compléments à la production de chaleur et d’électricité ») suivis d’encadrés pédagogiques « pourquoi », « comment », etc. Récompensé par le Prix spécial des trophées Eco-Logis 2007, cet ABC de la HQE grenobloise a permis d’aboutir à des permis de construire négociés en faveur de la construction durable. « Seul, le guide ne fonctionne pas : il est intégré à une démarche de travail autour d’un PLU novateur, aux échanges permanents que nous avons avec les maîtres d’œuvre dès l’esquisse, tempère Perrine Flouret. Il a créé une culture commune. » D’ailleurs, son futur millésime intégrera un nouveau volet sur les bâtiments tertiaires.
