Architectes L'activité a encore baissé en 1997

En moyenne, les montants de travaux déclarés par les architectes ont baissé de 3,5 % en 1997. Ils gagnent en revanche des parts de marché dans les secteurs de l'amélioration-entretien et de la maison individuelle.

Les statistiques de la Mutuelle des architectes français, basées sur les montants de travaux déclarés par les adhérents (95 % de la profession) fournissent tous les ans des éléments chiffrés précis pour mesurer l'activité des agences. Revers de cette précision, le décalage d'environ un an et trois mois de ces statistiques, lié au système d'assiette des cotisations, qui prend en compte les travaux effectués l'année précédente. Ainsi les chiffres publiés par la MAF au mois de mars 1999 à partir des déclarations de 1998 reflètent la - mauvaise - situation de 1997 et confirment une tendance inquiétante : la lente érosion du taux de pénétration des architectes dans la production de bâtiments.

Baisse variable selon le secteur

Ce taux de pénétration était, au plus haut, de 37,7 % en 1991. Il passe à 30,6 % en 1997, avec 132,8 milliards de travaux hors taxe et en francs courants déclarés par les architectes (en baisse de 3,5 % par rapport à 1996), alors que, dans le même temps, l'ensemble de la production bâtiment représente 434,6 milliards de francs (source : Fédération française du bâtiment), en baisse de seulement 0,3 % par rapport à 1996. Le tableau mérite cependant d'être nuancé. La baisse globale de l'activité ne touche pas de la même façon toutes les régions (voir carte ci-dessous) ni tous les secteurs. De même, l'on observe toujours de grandes disparités liées à l'âge - ce sont les architectes de 45 à 54 ans qui déclarent les plus gros montants de travaux - ainsi qu'aux structures d'exercice : les sociétés d'architecture interviennent sur 35 % des travaux déclarés.

C'est dans le logement collectif que la baisse est la plus forte, avec moins 4,2 %. Ailleurs, les architectes ne perdent pas ou peu de parts de marché, car la baisse des travaux hors logement qui ressort de leurs déclarations s'aligne, à moins 2,4 %, sur la baisse de l'ensemble de la production bâtie hors logement.Dans les travaux d'amélioration-entretien, ils gagnent même des points : + 5,6 %, alors que l'ensemble du marché de la réhabilitation ne progresse que de 1,3 %. De même, ils confirment leur percée sur le marché de la maison individuelle : les missions augmentent de 8 % en nombre et de 15 % en montant de travaux.

Percée des missions de conseil, d'expertise...

Les autres missions augmentent aussi en nombre (à l'exception des missions de type PUC liées aux gros chantiers, eux-mêmes en régression) mais baissent en montant de travaux. Quant aux missions sans exécution de travaux (conseil, expertise, assistance à réception de maisons individuelles, diagnostic amiante, études urbaines ou d'impact, etc.), elles prennent un essor significatif, avec une augmentation de 15 % propre à conforter les tenants de l'élargissement du champ d'activité des architectes.

Enfin, du côté de la maîtrise d'ouvrage, la baisse de la commande publique se confirme, tandis que la commande privée, hors maisons individuelles, reste stable.

GRAPHIQUE : Répartition des travaux en 1997 - Stabilité du secteur privé - La répartition des travaux par types d'ouvrages montre une commande privée stable (maisons individuelles, industrie, bureaux, commerces), alors que la part du logement collectif baisse.

CARTE : Evolution géographique des travaux sur 5 ans (1993-1997)De fortes disparités géographiques : sur cinq ans, l'activité de la profession a chuté davantage dans les régions à forte population d'architectes, comme l'Ile-de-France, Rhône-Alpes et Paca.

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