Dernier hôpital de ce gabarit à avoir été livré en France sur le site de Pellegrin en 1978, le Tripode s’inscrit dans un ensemble plus général avec des unités qui existaient déjà, d’autres créées plus tard comme la traumatologie en 1970, les unités de soins normalisés, la maternité en 1975, la pédiatrie en 1992 ou les urgences en 1996. Toutefois, le Tripode est considéré comme un dinosaure en matière d’architecture hospitalière. Cette structure R 12 a été livrée au moment où les hôpitaux s’humanisaient avec des unités de 60, 120 ou 240 lits, dans des bâtiments ne dépassant pas le niveau R 5. En 2002, Pellegrin comptait 1 544 lits dont 1 100 dans le seul Tripode. D’où des lourdeurs de fonctionnement, tant pour le personnel que pour les malades et les visiteurs.
Travail de surélévation.
Mais Patrick Heissat, ingénieur en chef au groupe Pellegrin, souligne : « Le bâtiment est robuste, on peut l’adapter à la médecine moderne, il est très malléable et très évolutif. » Car l’objectif est de rationaliser le fonctionnement de ce centre hospitalier, compliqué par son envergure. Ainsi, en juin 2005, sera livré au-dessus des urgences le pôle néphro dialyse qui regroupera sur un même site deux services qui étaient éclatés entre le Tripode et l’hôpital Saint-André.
10 000 m2 sont ajoutés au-dessus des urgences accolées au Tripode pour un faire de ce bâtiment bas un R 2,5. Deux unités de néphrologies seront en lien direct avec les appareils de dialyse (34 postes 6 postes d’entraînement), mais aussi avec le service de consultation et de greffe du rein. Un accès direct sera ménagé en rez-de-chaussée pour les ambulances. Parallèlement, un ascenseur extérieur de 16 étages est inséré dans l’angle, au-dessus des urgences. Le tout réalisé sans pénaliser l’activité des urgences qui restent en fonctionnement. Ce travail délicat de surélévation est réalisé par les entreprises Mas et Reyes. Autre chantier fondamental en termes de sécurité hospitalière, le début de construction de l’unité de stérilisation commune à Pellegrin et à Saint-André, 3 000 m2 sur un seul niveau avec à la clef un process industriel lourd. Livraison en 2006.
Chirurgie ambulatoire.
La maternité, la plus importante de France avec 100 000 accouchements par an va être remodelée de juillet 2005 à fin 2007 et passera de R 3 à R 5. Le service de gynécologie et le planning familial de Saint-André seront amenés à Pellegrin. Symbolique d’une autre organisation hospitalière, la construction du pôle Ouest où seront rassemblées les disciplines débouchant sur de courts séjours : l’ORL, l’ophtalmologie, la chirurgie maxillo-faciale, la chirurgie plastique et le traitement de certains brûlés. Les moyens y seront mutualisés, et les plateaux techniques regroupés avec 12 salles d’opération. Dans ce bâtiment de 17 000 m2 R 2 lancé en mai 2005 et achevé en juillet 2007, on trouvera un seul service post-opératoire de 11 lits, une zone de chirurgie ambulatoire, et un espace de pré-admission. Jardin intérieur et coursive compléteront ce pôle.
« L’architecture hospitalière doit être raisonnable. On ne peut plus construire des cathédrales », souligne Patrick Heissat. Sur l’enchevêtrement de chantiers simultanés sur un site, Patrick Heissat a sa philosophie : « Nous travaillons en lots séparés et même en macro lots pour mieux maîtriser les lots techniques qui sont très complexes et peuvent générer des problèmes de sécurité. »
