Les entreprises ont répondu aux appels d'offres lancés par EDF pour la consolidation du réseau d'Electricité Services Gironde passé sous la responsabilité effective de l'entreprise nationale le 1er novembre dernier. Cinq lots ont été constitués pour ce marché global de 180 millions de francs environ, deux pour le Médoc, la zone la plus meurtrie par la tempête de décembre dernier, deux pour la zone de Belin-Beliet et de Bernos, un pour le Blayais.
Il s'agit de travaux de consolidation destinés à remettre le réseau ESG à un niveau de fiabilité au moins égal à ce qu'il était avant la tempête, la sécurisation ayant été achevée à la fin août. EDF annoncera probablement les résultats de la consultation en janvier.
Les entreprises régionales réunies au sein du Serce (Syndicat des entrepreneurs de réseaux électriques) espèrent obtenir une bonne part du chantier, mais craignent que EDF ne leur préfère, de nouveau, des entreprises de pays voisins. « Plus de 80 % des 415 millions de francs de marchés lancés par EDF au début de l'été pour la consolidation de son réseau en Aquitaine sont revenus à des entreprises espagnoles ou italiennes », indique-t-on au Serce. Le chiffre est de 75 % selon le service achat d'EDF.
« Nous avons eu des difficultés à trouver des entreprises françaises, car nous avons asséché le marché compte tenu de l'ampleur du chantier », explique Thierry Delanoye, directeur d'EDF GDF service Gironde. Raison officieuse, non confirmée par EDF : les prix proposés par les entreprises italiennes et espagnoles notamment, inférieurs de 8 à 20 % à ceux des entreprises françaises. « Nous pouvions d'autant moins nous aligner que nos entreprises digèrent le passage aux 35 heures et que notre législation sociale est plus contraignante que la leur », avance-t-on au Serce.
L'appel d'offres stipulait que 40 % du chantier devait être réalisé d'ici au 31 décembre 2000. A la délégation aquitaine d'EDF, on indique déjà que 35 % du plan sera réalisé à cette date, un chiffre même inférieur en Dordogne. « Ce pourrait d'ailleurs être moins », indique-t-on à Bordeaux. Car les Italiens (Selco, Sime, Consorcio Italia) ou les Espagnols (Inabensa, Electrosur, Cobra) n'ont pas toujours pu trouver sur place sous-traitants, main-d'oeuvre et matériaux.
« Ce que nous avons regretté, c'est qu'au sein d'EDF la logique achat voulue par la direction générale l'ait emporté sur la volonté exprimée localement de hisser un certain nombre de nos entreprises à la réalisation de ces chantiers », explique Anacleto Alfonso, vice-président de la fédération des TP chargé du secteur électrique. Un revers pour l'image régionale que EDF cherche à mettre en avant.
PHOTO : Très dégradé lors de la tempête de 1999, le réseau électrique girondin, sécurisé cet été, doit être consolidé.
