L’année 2020 aura été mauvaise pour la production HLM. Selon Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH), le niveau des agréments oscillera autour des « 95 000 logements sociaux, c’est le niveau le plus bas depuis 15 ans. Si on n’a pas construit les 110 000 logements sociaux, c’est parce que l’on n’a pas eu les autorisations, parce que l’on n’a pas obtenu les permis de construire, on n’a pas eu les financements qui nous permettaient de sortir ces opérations », a-t-elle indiqué dans une interview accordée à France Info, lundi 5 janvier.
Rehausser les objectifs de production
L’ancienne ministre du Logement a lancé une nouvelle fois son appel à l’aide à l’Etat et aux élus locaux, après l’avoir déjà fait lors de sa toute première conférence de presse en tant que présidente de l’USH. Cette dernière estime que le tissu HLM est en mesure de produire 130 000 HLM chaque année. Problème, depuis 2017 et la baisse des APL en symétrie des aides aux organismes HLM, « l’Etat a baissé ses objectifs : il demandait de produire 130 000, puis 110 000, pour enfin terminer à 100 000. Nous n’avons pas été soutenus pendant 4 ans. »
« On s’est battu pour tenir l’appareil de production », tonne-t-elle. Selon les chiffres de l’USH, plus de 2 millions de personnes sont en attente d’un logement social. « Tout ce que l’on ne construit pas maintenant, on ne va jamais le rattraper, ce sont des années perdues », lance-t-elle en évoquant, une baisse de 20% des permis de construire en 2020 sur le marché libre, ce qui pourrait accroître les tensions sur le parc HLM. « Le logement social permet de loger un ambulancier, un éboueur ou une aide-soignante. On doit trouver des solutions aux travailleurs pauvres qui font tourner nos villes en plein confinement. »