Aménagements extérieurs : absorber le choc des pluies torrentielles

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Graf a construit un bassin de rétention de 9 000 m3 pour une plateforme d’Isover à Orange (Vaucluse). Les eaux collectées par les 42 000 modules s’infiltrent ensuite graduellement dans le sol pour reconstituer la nappe phréatique.

La sécheresse écrasante des derniers mois ne devrait pas faire oublier les fortes précipitations de l'hiver dernier qui ont valu à une partie du Sud-Ouest de se retrouver inondée. En première ligne pour gérer ce débit incontrôlé : les tuyaux qui emportent l'eau vers les stations d'épuration, au risque de les saturer et d'entraîner des rejets dans les cours d'eau. Mais quelles alternatives s'offrent aux villes ? « Stocker dans des cuves, en vue d'une réutilisation future », plaide Elodie Napoli, responsable marketing chez Graf (Mondial du Bâtiment, hall 1, stand R074) qui commercialise des dispositifs de 200 l à 122 000 l.

La réglementation permet d'employer l'eau stockée en intérieur, pour les toilettes et le lavage du linge, et en extérieur, pour le nettoyage et l'arrosage. Un cran au-delà, les cuves de rétention, rendues obligatoires pour les constructions neuves dans certaines régions, accumulent les eaux pluviales dans un premier temps, puis les renvoient vers le réseau de manière régulée. Graf propose de faire d'une pierre deux coups avec des cuves dédiées qui conservent une partie des eaux pour la réutiliser et évacuent progressivement le surplus vers le réseau.

L'infiltration et ses bénéfices multiples. Et du bassin de rétention au bassin d'infiltration, il n'y a qu'un pas : « Dans un environnement très imperméabilisé, l'eau n'arrive plus à s'infiltrer dans le sol, elle ruisselle et peut créer des inondations, souligne Elodie Napoli. Une option consiste à la diriger vers des solutions d'infiltration : bassins enterrés, tunnels ou cuves. L'eau rejoint ensuite la nappe phréatique. » L'étape suivante consiste à sortir de terre ces installations de rétention pour leur offrir à la fois une meilleure intégration et une double fonction.

« Aujourd'hui, nous avons envie d'avoir des bassins de rétention paysagers qui puissent servir d'espaces de récréation hors périodes de pluies, confirme Marie Evo, codirectrice du Centre européen de prévention du risque d'inondation (Cepri), une association qui joue les interfaces entre les collectivités et l'Etat sur le sujet. Ces dispositifs profitent aussi à la biodiversité, réduisent les îlots de chaleur urbains et améliorent la qualité de vie en répondant au besoin de nature des citadins », liste-t-elle. Et pour une capacité d'infiltration optimale des sols, il est possible de travailler leur végétalisation et leur empilement de manière à recréer du matériau filtrant. Cependant, « toutes les espèces ne se valent pas en matière d'infiltration », met en garde Nicolas Camphuis, codirecteur du Cepri, pour qui « choisir un arbre et des plantes couvre-sol est une science ».

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Rafraîchir la ville. Chez Ecovégétal (hall 1, stand R094), on quitte cette fois le sol pour miser sur les toitures végétalisées. « C'est un véritable outil de régulation des eaux pluviales, estime Pierre Georgel, P-DG de l'entreprise. Les collectivités l'ont bien compris puisqu'elles l'imposent de plus en plus souvent dans leurs documents d'urbanisme. » Ecovégétal propose en outre de coupler la toiture végétalisée à un système de stockage temporaire qui laisse s'écouler l'eau de façon régulée. « Nous glissons un volume sous le substrat qui permet de stocker entre 30 et 200 l/ m2, explique Pierre Georgel. Nous ajoutons aussi des limiteurs de débit sur les descentes d'eaux pluviales de manière à ce que le dispositif renvoie celles-ci de manière très douce, par exemple en 24 h au lieu de 1 h. » Selon le spécialiste, une toiture bien conçue peut retenir 80 % à 90 % des pluies.

Cette solution a une autre vertu : sa capacité d'évapotranspiration qui fait baisser la température alentour. « Cent mètres carrés de toiture peuvent rafraîchir la même surface d'espace urbain », expose le dirigeant qui veut aller plus loin en alimentant les nappes phréatiques dont l'état continue de se dégrader.

Quant aux parkings drainants, s'ils sont désormais monnaie courante, Pierre Georgel estime que leur principe pourrait s'étendre aux stationnements de rue : « Il n'y a aucune raison qu'ils soient faits d'enrobés. » Ecovégétal propose ainsi des dalles ajourées qui permettent d'infiltrer plus de 40 % des eaux pluviales, redonnant de la porosité aux villes. « Le regard change sur ces techniques, estime Marie Evo. Nous en arrivons aujourd'hui à considérer le sol comme notre premier auxiliaire. »

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