Alsace : le dialogue, un outil anticrise pour Topaze Promotion

Les montages complexes et opérations multifonctionnelles concourent au tiers du chiffre d'affaires de Topaze Promotion. L'écoute des clients préserve ce promoteur alsacien des effets de la crise.

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Dessiné par Patrick Schweitzer à Strasbourg, l'Arche des brasseurs associe logements, bureaux et commerces sur cinq niveaux. L'opération de 4,25 millions d'euros HT attend son permis de construire.

La mixité fonctionnelle n'effraie pas Topaze promotion. A l'entrée de l'écoquartier aménagé par la société d'équipement de la région de Strasbourg sur l'ancien site des brasseries Kronenbourg, l'Arche des brasseurs, dessiné par Patrick Schweitzer, en témoigne : deux niveaux de bureau, au centre, cohabiteront 10 logements et un rez-de-chaussée commercial, au-dessus des parkings en sous-sol.

En instance de permis de construire, l'opération illustre l'appétence pour les montages complexes qui a permis au promoteur d'Entzheim (sud-ouest de Strasbourg) de traverser la crise en poursuivant sa croissance. Le dialogue et l'écoute lui donnent son avantage concurrentiel : « Deux ans de discussions ont précédé la finalisation du programme de l'entrée de Kembs, dans le Haut-Rhin », témoigne Bruno Beni, gérant et créateur de l'entreprise née en 1997. Ces pourparlers n'ont laissé aucun détail de côté : ni l'élargissement de la chaussée que Topaze rétrocédera à la commune, ni le tapis roulant qui assurera la livraison du pharmacien, dans un quartier associant 45 logements en voie d'achèvement et une galette de petits commerces.

« Les terrains viennent à nous »

Illustrés également par le contrat de promotion immobilière pour la livraison clés en main de l'hôpital de jour du centre hospitalier d'Erstein à Strasbourg Neuhof, les montages complexes concourent au tiers de la production annuelle, déclinée comme suit : une centaine de logements répartis dans 6 à 10 opérations, 4000 m2 de bureaux pour un à deux projets, et un à deux lotissements totalisent un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros. L'expertise dans le sur mesure apporte un dividende précieux, dans une des régions les plus denses de France : « Les terrains viennent à nous. Nous n'avons pas besoin d'un service de prospection foncière », note Bruno Beni.

Le quinquagénaire serein a acquis ses compétences techniques et économiques pendant les deux premières décennies de sa vie professionnelle : maçon-coffreur et grutier dans une PME picarde en 1978, il échappe grâce à sa faible ancienneté - et donc à son coût salarial compétitif - aux licenciements consécutifs au rachat par la SAEE. Commence alors la longue épreuve des cours du soir, récompensée par deux diplômes : le DUT de génie civil l'amène à la conduite, puis à la direction de travaux ; l'école de management de Lyon ouvre la voie à la direction d'agences et de filiales chez Eiffage et Spie-Batignolles, après un mémoire de fin d'études consacré aux cessions d'entreprises par Leveraged Buy-out (LBO). De cette période qui s'achève par un licenciement et une procédure prudhommale, Bruno Beni garde une allergie définitive aux brutaux jeux de monopoly qui régissent le capitalisme financier et les grands groupes. « Peu m'importe le taux de profitabilité, du moment que je gagne de l'argent sur une opération », proclame le promoteur d'Entzheim.

Paiement comptant

Intarissable sur les qualités des huit salariés de son entreprise - dont deux techniciens supérieurs pour le suivi des chantiers - Bruno Beni a établi avec ses maîtres d'œuvre les plus fidèles des relations qui dépassent le strict cadre des affaires : l'agence d'architecture Ligne Bleue et le bureau d'études Volume et Image, spécialisé dans les structures, logent dans l'immeuble où Topaze Promotion a investi cinq millions d'euros en 2006 pour établir son siège social. De même, l'architecte Carine Jund prévoit de déménager son agence dans l'opération en cours de démarrage dans le cadre de la rénovation urbaine de la cité de Cronenbourg.

Même s'il pratique la mise en concurrence à raison de deux entreprises par corps d'état, le maître d'ouvrage mise d'abord sur la fidélité de ses prestataires qu'il paye systématiquement comptant.

S'il privilégie les lots séparés, Bruno Beni n'écarte pas l'entreprise générale, comme il l'a prouvé en livrant l'an dernier le nouveau siège social de la filiale alsacienne de Spie Batignolles, dans le cadre de l'offre clé en mains « Présance », développée par ce groupe. Le promoteur étudie une nouvelle expérience de ce type.

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