Le contexte de « stabilité à bon niveau », qui caractérise les travaux publics d’Alsace selon Gérard Vieille, président de la fédération régionale, incite les entrepreneurs à regarder au-delà de leur carnet de commandes immédiat. Consacrées à la formation et au développement économique régional, les tables rondes de l’assemblée générale du 6 juin, animées par la rédaction régionale du « Moniteur », illustrent leur volonté d’anticiper l’avenir à moyen terme.
Economie : stratégie de niche
Entre les deux débats que clôturera Patrick Bernasconi, président de la FNTP, le sénateur Francis Grignon, président de l’Agence de développement du Bas-Rhin (Adira) n’hésitera pas à « mettre les pieds dans le plat », dans son intervention sur l’économie alsacienne. « Depuis quarante ans que je traite de ces questions, je ne peux que constater que ni les chefs d’entreprise, ni les élus ne se donnent les moyens de structurer une économie régionale digne d’une capitale européenne. J’en conclus que les électeurs eux-mêmes ne le souhaitent pas. Pour gérer cette situation, la meilleure piste consiste à travailler sur des stratégies de niche. » Une récente note de synthèse sur l’économie régionale, réalisée par l’Adira, conforte la démarche de son président. Parmi les secteurs porteurs, l’agence cite l’habitat durable, activité dans laquelle de nombreuses petites structures cohabitent avec des locomotives industrielles comme Wienerberger France (tuiles et briques), Tryba (menuiserie) ou Soprema (étanchéité).
Au cours de la table ronde qui suivra cette intervention, le sénateur reviendra sur les préoccupations plus immédiates des entrepreneurs : « Reporté en septembre, le débat parlementaire sur la taxe poids lourds devrait confirmer le rôle expérimental joué par l’Alsace. Mais nous ferons tout pour que cette situation pénalise le moins possible les transporteurs régionaux », annonce Francis Grignon. Principal artisan du schéma routier adopté par le conseil général à la fin 2007, le conseiller général expliquera la politique de hiérarchisation des routes, à travers l’exemple de son propre canton : « De Kraft à Eschau, les élus voudraient multiplier les contournements le long de la route du Rhin. Nous leur disons non : sur cet axe, l’effort doit se concentrer sur l’amélioration de l’ancienne RN 83 ».
Priorité aux modes non routiers
Très attendue sur les questions d’infrastructures, Geneviève Chaux-Debry, directrice régionale et départementale de l’Equipement d’Alsace et du Bas-Rhin, confirmera une nouvelle attendue par les usagers de l’axe autoroutier nord-sud de l’Alsace : « Sous réserve de l’obtention des autorisations relatives à la protection du grand hamster sauvage, les travaux d’achèvement de la continuité de l’A 35 pourront commencer à l’automne 2008, pour une mise en service en 2010. » A propos des liaisons transvosgiennes, la DRE prévoit une nouvelle Déclaration d’utilité publique de la déviation de Châtenois pour le début 2009, et la poursuite de travaux liés au tram-train, sur la RN 66.
Le rééquilibrage des investissements au profit de modes non routiers se traduit par 424 millions d’euros inscrits au contrat de projets 2007 – 2013, avec trois priorités : l’axe ferroviaire nord sud, les tram-train de la vallée de la Thur et du Piémont des Vosges, et l’équipement des ports rhénans pour le transport de conteneurs.
