Alors qu'il vient d'opposer une fin de non-recevoir à la demande de cession de son patrimoine hors agglomération de Nice formulée par le conseil général des Alpes-Maritimes, l'Office public d'habitations de Nice et des Alpes-Maritimes (Opam) accroît ses efforts en faveur de la réhabilitation de son patrimoine (près de 21 000 logements), via un plan à cinq ans.
Maintenir le parc à flot
Fin 2003, les investissements programmés en réhabilitation (64,3 millions d'euros répartis en chantiers en cours, projets avancés, opérations à l'étude, soit 11 187 logements) dépassent l'activité construction neuve/acquisition-amélioration (59,5 millions, 766 logements), signe de cet engagement. «Notre mission est de loger des ménages aux faibles revenus. Mais compte tenu de la proportion élevée de ménages en difficulté dans notre parc, nous devons redoubler d'efforts pour maintenir à flot notre patrimoine» , explique Jean-Pierre Nicoud, président du conseil d'administration de l'Opam depuis le début de l'an dernier.
Les grands chantiers à venir touchent de fait la partie du patrimoine relevant des dispositifs politiques de la ville, soit près de 40 % du parc sur le territoire de Nice.
Dans le quartier Saint-Augustin (près de 3 000 logements), des projets de réhabilitation lourde (jusqu'à 18 000 euros par logement) de plusieurs centaines de logements sont prévus dans les mois à venir. La réfection des toitures- terrasses de 234 logements (3,6 millions) devrait notamment bientôt s'engager.
Pour Vallons-des-Fleurs, près de 11 millions vont être nécessaires pour réhabiliter 493 logements (lancement au 1er trimestre 2005). Pour Pasteur et l'Ariane, l'Opam s'inscrit dans les projets de recomposition urbaine lancée par la ville avec notamment la démolition de 138 logements à Pasteur. A noter aussi une opération d'installation de 6 600 compteurs d'eau.
Lutter contre les squats
Epaulé par le conseil général qui apporte 3 millions d'euros pour remettre en location 200 logements, l'Opam s'attaque également à la vacance qui touche environ 1 100 logements de son parc. Elle se répartit en fait entre 700 logements réellement vacants et 400 qui sont indisponibles car retirés de la location ou squattés. «Pour ceux-ci, nous procédons à des évacuations et mettons en place des dispositifs de surveillance, afin de prévenir ce type de situation» , précise Françoise Baron, directrice générale de l'Opam. Confrontés au cours des derniers mois à une infructuosité récurrente de leurs appels d'offres auprès des entreprises (jusqu'à 30 %), les responsables de l'Opam observent une légère baisse de ce phénomène, baisse de l'activité générale aidant. «Nous travaillons sur plusieurs fronts pour faire venir à nous la concurrence : les projets sont modifiés avec des financements complémentaires. Nos délais de paiement, pour les marchés courants notamment, sont raccourcis, avec un objectif de règlement à 45 jours » , ajoute Jean-Pierre Nicoud. Pour améliorer le fonctionnement de sa commande publique, l'Opam s'est engagé dans un processus de certification ISO 9002 de son service marchés qui devrait être clos dans un an. Très peu d'opérateurs du logement social ont accompli une telle démarche.