Revigorée par une récente de levée de fonds de 3,2M€, la jeune entreprise nordiste Algar (ex-Permettez-moi de construire) ne se contente plus de passer en direct par les particuliers en quête d’une autorisation pour un projet de surélévation ou d’une extension d’une maison. Sont désormais visés les professionnels qui les accompagnent.
En complément du service dédié aux particuliers, deux offres professionnelles ont été lancées fin 2021.
L’une est à destination « des courtiers en travaux, des entreprises de construction bois et des architectes d’intérieur, qui utilisent notre service pour obtenir les autorisations de leurs clients particuliers », illustre le dirigeant Aurélien de Nunzio.
L’autre a déjà séduit « des constructeurs de maisons dont Hexaom qui gèrent leurs demandes de permis de construire sur Algar », assure-t-il.
« Gagner des m² »
Dans ce contexte, la start-up de 20 salariés s’attend à voir ses volumes de commandes décupler. « En 2022, annonce Aurélien de Nunzio, l’objectif est de monter la part des professionnels à au moins 50% du chiffre d’affaires.»
Concurrence oblige, Algar ne le communique pas. Pour se faire une idée, il faut se satisfaire de cette donnée publique : 5000 ménages ont été accompagnés depuis la création de l’entreprise en 2016.
Les propriétaires de résidences principales ou secondaires passent par Algar pour une extension de 30 à 40 m², une surélévation ou encore des travaux de rénovation énergétique qui nécessitent des autorisations : agrandissement des combles avec apparition d’une fenêtre de toit, installation de panneaux solaires… Ces particuliers, prêts à dépenser entre 20 000€ et 40 000€, ont le plus souvent pour objectif de « gagner des m² », souligne l’entrepreneur.
L’isolation par l’extérieur plébiscitée
S’il n’observe pas de « hausse spectaculaire » des travaux globaux, que le gouvernement voudrait voir fortement augmenter, les trois actes les plus pratiqués actuellement sont l’isolation par l’extérieur, l’aménagement des combles et les menuiseries extérieures.
Dans le même temps, les panneaux solaires, très dépendants de « la politique de subventions », reviennent en force.
Enfin, les bornes de recharge pour véhicules électriques à domicile qui montent en puissance constituent un nouveau marché pour Algar car leur installation nécessite une autorisation d’urbanisme.
A noter que si le permis de construire est refusé au propriétaire du logement à rénover ou à surélever, les frais de service, incluant l’analyse des règlements d'urbanisme ou encore la production des plans, ne sont plus remboursés. Algar s’engage à déposer trois fois la demande d’autorisation. Le pourcentage de dossiers acceptés est passé de 98 % en 2020 à 90 %.
Obtenir une autorisation, c'est décrocher le Graal
Lancée en 2016, la plateforme Permettez-moi de construire s'appelle désormais Algar. « Il s'agit de l'anagramme du mot Graal, car les clients nous disent qu’on leur obtient le Graal », sourit le dirigeant Aurélien de Nunzio.
Ce changement de nom ne vise donc pas à passer sous les radars des architectes qui manifestent, en ligne, de mauvais sentiments envers la jeune entreprise perçue comme concurrente déloyale. « Ils nous embêteront toujours sur internet : faux avis, commentaires négatifs en bas d'un article de presse ou sur les réseaux sociaux... En ce moment, ça va. Mais, comme un virus saisonnier, c'est par période. Nous n’avons pas déposé de plaintes, mais nous aurions pu car nous avons eu des menaces, des insultes. J'ai les captures d’écran », assure-t-il.
