Dans le cadre du Grenelle de l’environnement et du deuxième Plan national santé environnement (PNSE 2), voté pour la période 2009-2013, des mesures ont été prises pour réduire la pollution de l’air intérieur. Cette politique globale se traduit par des actions concrètes comme l’officialisation des conseillers médicaux en environnements intérieurs, qui pourront établir le diagnostic d’un local sur prescription médicale et donner des conseils personnalisés aux patients. Un décret en préparation devrait imposer, dans les établissements recevant du public ou des personnes sensibles (crèches, écoles…), la surveillance de composés organiques volatils (COV) reconnus nocifs, comme le formaldéhyde et le benzène. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) (1) a entrepris l’élaboration d’un protocole d’évaluation des émissions de COV par les produits de construction et de décoration ainsi que de valeurs guides de qualité d’air intérieur pour les principaux polluants volatils. A partir de 2012, un étiquetage sanitaire et environnemental (cinq classes, de type A à E) des nouveaux matériaux de construction et de décoration caractérisant le niveau d’émission des COV sera également obligatoire, imposant aux industriels de tester leurs produits.Parallèlement à ces actions réglementaires, la veille sanitaire s’amplifie au travers de campagnes pilotes pour la surveillance de la qualité de l’air dans les logements, les bureaux…
Mesure par prélèvement actif ou mesure dynamique
Pour la période 2009-2011, les crèches ainsi que les écoles maternelles et élémentaires sont en ligne de mire : « Les indicateurs mesurés sont les concentrations en benzène et en formaldéhyde, deux substances classées cancérogènes, ainsi que le confinement déterminé à l’aide de l’appareil Lum’Air, développé par le CSTB. Ce capteur mesure en continu le CO2 et calcule un indice permettant de classer le local en termes de confinement, explique Caroline Marchand, ingénieur dans l’unité milieux des risques chroniques, à l’Ineris. Dans le cadre de cette campagne pilote, les mesures en benzène et formaldéhyde sont réalisées par prélèvement passif. Un tube, constitué d’une membrane poreuse et d’une cartouche adsorbante (charbon actif ou autre) pour capter les composés de l’air, est exposé durant une semaine d’enseignement et deux saisons (été-hiver). Chaque cartouche est ensuite analysée en laboratoire par chromatographie en phase gazeuse. Mais il existe d’autres techniques : mesure par prélèvement actif (les polluants sont pompés et piégés sur un substrat réactif, puis analysés en laboratoire) ou mesure dynamique qui permet une lecture directe, via un appareil équipé d’un principe de mesure on line. » Pour les logements, quelques fabricants proposent des appareils de surveillance mesurant le taux de CO2 ou l’humidité relative.
Approche technique et comportementale
Couplés à un système de ventilation, ils modulent les débits d’air neuf en conséquence et selon la présence humaine. Concernant le traitement de l’air pollué, c’est la conjonction d’approche technique (via l’étiquetage des matériaux et produits de construction) et comportementale (associant le renouvellement d’air par ventilation et ouverture des fenêtres) qui permettra in fine de réduire la pollution. En complément, des épurateurs d’air peuvent également être utilisés. Ce sont des appareils électriques autonomes combinant un ventilateur (à débit variable), qui aspire l’air, et un système de traitement de l’air (lire l’avis d’expert), qui va réduire la pollution de cet air vicié pour rejeter un air épuré.
(1) L’Anses regroupe l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) et l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments).