Alors que la remontée des taux continue de fragiliser clients particuliers et institutionnels, 2023 ne sonnera pas comme l’année du sursaut pour les promoteurs immobiliers. « La pénurie de logements neufs disponibles à la vente, les tensions sur les prix et la solvabilité des ménages laissent présager un décrochage de l’activité et de la production de logements neufs, qui pourrait ne pas dépasser 350.000 mises en chantier », anticipe la société de conseil Adéquation, le 4 avril.
De mars 2022 à février 2023, les logements commencés ont continué de baisser, à 367.200 unités. Cela représente un recul de 6,3% par rapport à la même période un an plus tôt. Le ministère de la Transition écologique a par ailleurs recensé 461.200 autorisations (-5%).
Différer ou renoncer
Dans le sillage du logement individuel, dont les ventes dans le diffus ont plongé de près d’un tiers entre 2021 et 2022, le logement collectif est clairement entré, début 2023, en zones de fortes turbulences. Les 80.000 unités autorisées en 2022 et non commencés reflètent « les difficultés des opérateurs à équilibrer le bilan de leurs opérations nouvelles compte tenu de la hausse subite des coûts de construction et leur décision d’en différer la mise en chantier pour partie d’entre elles, et de simplement renoncer pour l’autre partie », pointe Adequation.
En 2022, ces mêmes opérateurs ont vendu moins de 90.000 logements neufs aux particuliers, soit une baisse annuelle de 19%. Les ventes en Pinel n’ont pas excédé 39 000 unités en 2022 (-26%). Les ventes en bloc, elles, ont reculé de 29%.