Adaptation des logements au vieillissement : soyons plus ambitieux dit le Cese

Le Conseil économique social et environnemental a adopté mercredi 26 mars un avis sur le projet de loi d’orientation sur «l’adaptation de la société au vieillissement». Ce projet de loi, qui doit être présenté le 9 avril en conseil des ministres, est centré sur le maintien à domicile des personnes âgées. L’adaptation de 80?000 logements prévue par le texte reste «de faible portée» estime le Cese.

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Le projet de loi d'orientation pour l'adaptation de la société au vieillissement sera présenté en Conseil des ministres le 9 avril

On estime aujourd’hui à 2 millions le nombre de logements occupés par des personnes âgées (source Anah, lire notre article). Or, bien peu sont adaptés à la vieillesse de leurs occupants. Si l'on ne dispose pas de statistiques précises sur ce segment, on sait plus globalement que seulement 6% des logements en France sont adaptés au handicap.

Le projet de loi d’orientation sur «l’adaptation de la société au vieillissement» sur lequel le Conseil économique social et environnemental a adopté un avis le 26 mars avant sa présentation le 9 avril en Conseil des ministres, prévoit d’en adapter 80 000. Soit 0,3 %. «C’est louable mais évidemment pas suffisant», a commenté Monique Boutrand, rapporteur de la section de l’aménagement durable des territoires sur le sujet.

Le Cese a néanmoins salué ce projet de loi qui appelle à changer le regard de la société sur le vieillissement en cessant d’associer systématiquement le terme au mot dépendance. «En 2030, la part des plus de 60 ans devrait représenter plus de 30 % de la population - et ces sexagénaires auront devant eux une espérance de vie de près de 30 ans, il important d’agir dès aujourd’hui pour les aider à pouvoir rester chez eux», a commenté Monique Boutrand.

Anticiper, répérer, adapter

«Evidemment on ne peut pas demander à la solidarité publique de financer l’adaptation des deux millions de logements. Il faut que les seniors anticipent leurs besoins. Pour cela un investissement de moins de 10.000 euros est nécessaire. Nous appelons les banques à être plus souples dans leurs offres de prêts aux personnes âgées.»

Avant cela, le Cese recommande d’inciter les Caisses de retraites à généraliser la proposition de diagnostics habitat/mobilité en y intégrant également la précarité énergétique. C'est précisément la voie dans laquelle va s'engager l'Anah dès juin prochain (voir notre article).

«Par ailleurs le projet de loi devrait donner plus de place à des formes alternatives d’habitat», estime Mme Boutrand. «Les «résidences autonomies» (une forme d’habitat intermédiaire appartements individuels + services personnalisés pour les personnes âgées ndlr) sont évoquées mais pourquoi pas les collocations entre seniors ou l’habitat intergénérationnel ? Dans le cahier des charges pour la construction d’immeubles, il faut bien sûr intégrer la dimension du vieillissement à la conception des logements, mais il faut aussi favoriser une mixité: des studios pour les étudiants, des F3 pour des familles et des appartements aménagés spécialement pour des seniors. Le tout dans des zones dites «favorables au vieillissement», c’est-à-dire qui disposent à proximité de services, de transports en communs et d’espaces verts.»

Enfin, le Cese veut impliquer fortement les collectivités territoriales avec l’établissement dans un premier temps d’un état des lieux au niveau départemental des logements foyers existants et des besoins d’aménagement et de rénovation puis en les incitant à mettre en place une information sur la localisation des logements adaptés pour favoriser leur repérage par les personnes âgées.

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