Le logement intermédiaire stimule le développement d’Action Logement

En 2023, le premier bailleur social de France a atteint ses objectifs en matière d’agréments obtenus et de réhabilitations, mais pas de mises en chantier.  

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De gauche à droite : Bruno Arcadipane (président d'Action Logement), Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique dont dépend le secteur du logement), Nadia Bouyer (directrice générale) et Philippe Lengrand (vice-président), aux voeux du groupe
De gauche à droite : Bruno Arcadipane (président d'Action Logement), Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique dont dépend le secteur du logement), Nadia Bouyer (directrice générale) et Philippe Lengrand (vice-président), aux vœux du groupe paritaire le 16 janvier à Paris.

L’objectif des « 3 x 40 000 » logements autorisés, commencés et réhabilités par an est presque atteint. Pour 2023, Action Logement déclare en effet 44 159 agréments obtenus, 37 502 mises en chantier et près de 40 000 réhabilitations (39 712 exactement), selon son bilan annuel présenté en marge de sa cérémonie des vœux le 16 janvier.

En matière d’agréments, c’est un peu mieux que 2022 (43 044). Dans le détail, le groupe paritaire a obtenu 18 632 autorisations à construire du logement locatif intermédiaire (LLI), contre 10 029 en 2022. A l’inverse, le logement social (son métier historique) décroit, passant de 33 015 agréments obtenus en 2022 à 25 527 en 2023. 

Objectif 40 000 mises en chantier en 2024

Les chiffres globalement encourageants du développement augurent de belles performances sur le front des logements commencés. « On devrait arriver à 40 000 par an sur la période », anticipe Nadia Bouyer, directrice générale. Par période, il faut entendre de 2024 à 2027, dernière année intégrée à la convention quinquennale signée avec l’Etat en 2023.

En parallèle, les chantiers de rénovation énergétique menées par les filiales d’Action Logement se sont concentrés en Ile-de-France (12 786 logements) et dans les régions caractérisées par une forte proportion de passoires thermiques F et G, du Grand Est (4 082) aux Hauts-de-France (3 281).

En attendant la nomination (ou pas) d’un ministre délégué ou secrétaire d’Etat dédié dans le gouvernement Attal, le premier bailleur social de France a donc dressé un bilan 2023 plutôt positif, à contre-courant d’autres acteurs du logement contraints de réduire leur masse salariale et de levier le pied sur les mises en chantier à cause de la crise de la demande. Pour ne pas les nommer : les promoteurs immobiliers, sans qui Action Logement ne pourrait tenir ses objectifs de production.

Plus de logements intermédiaires que de logements sociaux

D’ailleurs, où en est l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) du groupe paritaire à destination de ses « partenaires » privés qui n’arrivent pas à commercialiser leurs logements auprès des particuliers ? Sur les 28 909 logements réservés par Action Logement entre juillet et décembre 2023, 53% sont des LLI.

L’Ile-de-France capte un tiers de la demande, avec 10 544 logements acquis en vente en l’état futur d’achèvement (Vefa). Suivent l’Auvergne-Rhône-Alpes (4 354) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (3 421). Action Logement, qui a reçu plus de 100 000 propositions, s’est engagé à en acheter 30 000.

Si un deuxième plan de soutien aux promoteurs devait être lancé, le groupe aurait « besoin d’un plan de relance fort, rapide et facile à mettre en place » pour le logement neuf, insiste Bruno Arcadipane, devant plusieurs centaines d’administrateurs et de partenaires, ainsi que de Christophe Béchu, fraîchement reconduit à la tête du ministère de la Transition écologique dont dépend le secteur du logement.

« Destruction partielle de la filière »

Sans ce paquet de mesures conjoncturelles et structurelles, « il y aura destruction partielle de la filière », prédit le président d’Action Logement, avant d’ajouter : « Des cadors ont lancé des plans de sauvegarde (PSE), commencé à vendre leurs bijoux de famille… » Une référence à Vinci Immobilier, où un plan de départs volontaires se dessine, ou encore à Nexity, qui cherche à vendre deux réseaux d’agences immobilières pour générer du cash et se recentrer sur son cœur de métier, la promotion.

Pour 2024, il faudra compter sur Action Logement dont « le métier depuis plus de 70 ans » consiste à faire le lien entre emploi et logement. Un défi que souhaite relever le gouvernement, au nom de la réindustrialisation notamment. Malgré la tempête, le groupe pense pouvoir atteindre ses trois objectifs de 40 000 agréments, 40 000 mises en chantier et 40 000 réhabilitations. « Le stock d’agréments, qui se sont accumulés pour des raisons économiques notamment, devrait aider », selon Nadia Bouyer.

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