Un développement à toute allure. Neuf ans après son arrivée en France, Action (CA 2020 : 5,6 Mds € dans neuf pays européens, 14 000 salariés en France) compte près de 700 magasins, situés majoritairement dans des zones commerciales, parfois en pied d’immeuble comme dans le centre-ville de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) ou dans des centres commerciaux comme celui du Grand Littoral à Marseille.
Trois critères importants. Le magasin doit toucher potentiellement 30 000 habitants dans un rayon de 20 minutes de voiture. Sa surface de plancher tourne autour de 1 200m² avec un espace de vente de 900m² sur un seul niveau. Et les produits - épicerie, entretien, bricolage… - sont livrés par camion chaque jour.
« Notre ADN, c’est de réutiliser l’existant »
Freinée par le Covid avec seulement 42 magasins ouverts en 2020, l’enseigne néerlandaise retrouve son rythme d’expansion d’avant la pandémie. Après les 94 ouvertures en 2021, 80 nouveaux magasins doivent voir le jour l’an prochain. « Principalement sur la dorsale chère à la grande distribution de Lille à Nice, en passant par Paris, Lyon et Marseille », précise Pierre Forissier, le directeur immobilier d’Action France, au Marché international professionnel de l'implantation commerciale et de la distribution (Mapic) organisé jusqu’au 2 décembre à Cannes.
Le spécialiste des produits à prix cassés prévoit néanmoins un ralentissement des créations ex-nihilo. « Dans le "pipe", nous avons actuellement un tiers de promotion. Nous nous attendons à ce que cette part baisse petit à petit avec l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) », témoigne-t-il.
En matière de lutte contre l’étalement urbain, Action assure disposer d’une longueur d’avance. « Notre ADN, c’est de réutiliser l’existant, des friches notamment, car il faut aller vite. Nous sommes plutôt exemplaires sur le ZAN », insiste-t-il.
Réalisant la totalité de son chiffre d’affaires en caisse, l’enseigne n’a pas besoin de dénicher des sites adaptés à la logistique du dernier kilomètre, caractérisée par un manque de solutions. Un frein en moins pour « mailler le territoire » à vitesse grand V.
Une quarantaine de magasins à rénover en 2022
Sa stratégie de développement repose, en partie, sur la « réactivité » de cinq PME d’agencement implantées localement comme Agema, spécialiste des surfaces commerciales et tertiaires. En quête de nouveaux prestataires « proactifs et flexibles », Action applique sa recette mixant prix compétitifs et volume aux entreprises du bâtiment qui l’entourent. « Si une société devient partenaire, c’est que nous pouvons lui donner beaucoup de travail », assure Pierre Forissier.
Dans le cadre d’une création de magasin, le « discounter » passe par des promoteurs, le plus souvent des régionaux, qui se chargent d’acheter le terrain et d’obtenir le permis de construire. « Comme sur l’existant, nous n’intervenons que pour l’aménagement intérieur, pensé en interne par nos dessinateurs et en externe par nos prestataires », explique-t-il.
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La signature architecturale des magasins récemment livrés fait la part belle aux grandes vitrines, au nom du « confort des clients » et de « l’aspect développement durable ». Ce réflexe sera systématisé en 2022.
Avec plus de 4,5 millions de visiteurs hebdomadaires, les magasins français sont « très fréquentés donc mis à l’épreuve », souligne le directeur immobilier. D’où ce besoin : une quarantaine de chantiers de rénovation sont prévus en 2022. Au programme, notamment : installation de systèmes intelligents de climatisation et de chauffage « pour se mettre en conformité » avec les objectifs du dispositif Eco énergie tertiaire.