Acteurs Vers l’émergence de nouveaux métiers

L’élargissement des gammes de générateurs de chauffage haute performance ne vise pas seulement à étoffer les produits de nouvelles technologies. Après des années de positionnement en segment moyen et haut de gamme, désormais, on parle prix avec une volonté marquée de s’adresser à des budgets plus limités. Ce, que ce soit en condensation, pompes à chaleur ou systèmes solaires. Exemple : sur ses capteurs plats économiques, Baxi affiche un prix inférieur de 35 %. Ces capteurs économiques pour ballon de 200 l au lieu de 300 répondent clairement aux marchés d’appel. Ou encore De Dietrich qui, avec sa gamme de chaudières à condensation MCR, s’achemine vers des prix similaires à ceux des chaudières standards.

Les nouveautés se signalent aussi dans la simplification du travail de l’installateur : on note des améliorations constantes de la simplicité de montage : plates-formes modulaires, standardisation des composants…

Montage, régulation et connectique simplifiés

Autre simplification : les régulations. Brotje a très tôt donné l’exemple avec une interface identique pour tous ses produits qui facilite l’interconnectique d’un appareil à l’autre de même que l’apprentissage des fonctions. Chez De Dietrich, Viessmann, ou les trois grands groupes leaders européens Vaillant, Bosch et Baxi, les PAC font aussi l’objet de gros effort en connectique « Nous allons intégrer de plus en plus accessoires et connectique faciles à mettre en œuvre, avec un boitier spécifique pour combiner les PAC avec n’importe quel type de chaudière », précise Vincent Linchet chez Baxi. La complémentarité est aussi de mise avec les PAC en relève.

Ainsi rendues intelligentes, les PAC offrent en outre des coefficients de performance élevés. Chez Vaillant, les PAC offrent des COP allant jusqu’à 4,2 (PAC eau glycolée/eau), notamment grâce à un sur-réchauffeur et un sous-refroidisseur qui protègent et améliorent le rendement du compresseur. La PAC s’autorégule automatiquement en fonction des besoins en chauffage et/ou d’ECS. Un réajustement permanent qui optimise l’efficacité.

Notons aussi une réduction spectaculaire des dimensions : on trouve des chaudières à condensation de 450 cm de large, 350 de profondeur et 800 mm de haut chez De Dietrich. Dernier axe notable : la qualité de production d’ECS. Chez Chappée, on atteint 16,3 l/mn avec murale mixte instantanée de faible l’encombrement.

L’installateur, objet de toutes les attentions

Les avancées thermiques ambitieuses demandées par les pouvoirs publics imposent un mix énergétique : « la mono-énergie, c’est fini », dit-on partout. Ces nouvelles solutions nécessitent aussi de vraies compétences, entrainant un nouvel enjeu dans son sillage : la formation. Dans les années quatre-vingt, trois produits portaient les énergies renouvelables : la condensation, le solaire et la Pac. La première est bien partie et les installateurs en sont familiers. Pour les deux autres, des progrès restent à faire… Tous les multispécialistes veulent-ils chouchouter les installateurs, mais aussi pousser sur le service « avant-vente », notamment la formation. Chez Baxi, alors que 7 800 personnes ont été formées en 2007, les stages les plus demandés sont ceux orientés sur les techniques mixtes. Si ces tendances répondent à de fortes demandes de la part des particuliers, elles visent aussi des segments techniques sur lesquels la valeur ajoutée est la plus importante : les devis peuvent augmenter et l’intérêt est économique.

Les services après-vente sont eux aussi renforcés et les préconisations, supports techniques et aides à distance deviennent monnaie courante. Si la réactivité du fabricant devient un élément essentiel de la performance, il en va de même en matière de fourniture des pièces détachées : « Il y a de moins en moins de personnes sur le terrain à ce niveau, explique Vincent Linchet.

Or, les évolutions rapides des gammes de matériels sont difficiles à suivre sur le plan logistique et nécessitent cette réactivité de la part des fabricants ». Pour prévenir au mieux les problèmes, ces derniers cherchent la facilité de mise en service (démarrage d’une PAC sur une configuration-type préprogrammée, par exemple) et la facilité de maintenance (capteurs et indicateurs permettant de connaître rapidement l’état du système, accès facile aux différents composants et utilisation d’outils courants…).

L’avenir : rapprocher le froid et le chaud

Comment va évoluer l’offre ? Après la mauvaise année 2007 du chauffage traditionnel (-13 % contre 2 à 3 % escomptés), on se risque peu à donner des estimations. Sauf quelques lignes directrices. Ainsi, le développement de la climatisation réversible et de l’isolation ne peuvent que conduire vers une baisse du chauffage traditionnel individuel. En revanche, l’intégration de systèmes resterait d’actualité.

Plus précisement, on observe l’évo-lution du positionnement de cons-tructeurs de climatisation. Daikin est à ce titre emblématique : le fabricant se place désormais comme un acteur à part entière sur les solutions en froid, mais aussi en chaud avec Altherma (au label NF PAC depuis fin janvier), une gamme de PAC air/eau pour le neuf et la rénovation. Mitsubishi a marqué les esprits avec sa solution Zubadan dotée du module hydraulique AjTech. Inversement, Viessmann fait sa révolution en présentant sa gamme Vitoclima, climatiseurs allant jusqu’à 75 kW négociés avec Airwell. Les professionnels s’attendent donc à des rapprochements entre des fabricants de froid et les acteurs du chauffage. « Si nous voulons évoluer il faudra bien passer par des associations, avec les industriels du froid, souligne Vincent Linchet. Ce type de rapprochement est d’autant plus irrémédiable qu’il est attendu par les installateurs ».