Dernier secteur en attente d’urbanisation sur la ZAC Deux-Rives de Strasbourg (Bas-Rhin), le « quartier du port du Rhin » donne des signes d’éveil. Non que le projet échappe aux incertitudes de la conjoncture immobilière, mais le processus des consultations de son aménageur la SPL Deux-Rives a continué de suivre son cours. Il a donné lieu à plusieurs attributions et franchissements d’étapes, au tournant de 2024-2025.
Celles-ci concernent plus précisément « La Cour des Douanes ». Cet îlot qui structure le secteur avait été mis sur les rails en décembre 2019 avant d’être suspendu dans sa progression par le changement de municipalité, passée des Socialistes aux Ecologistes. Son lauréat principal d’alors, Bouygues Immobilier, a été confirmé, avec des acteurs nouveaux. L’associée d’alors Linkcity, sa « cousine » filiale de Bouygues Construction, s’est retirée. Et ne sont plus d’actualité ni l’école privée supérieure Galiléo, ni le complexe numérique autour de la réalité virtuelle combiné à un pôle de loisirs urbains que portait, fin 2019, le groupe de cinémas MK2. Pour une surface proche des 30 000 m2 d’origine, « la Cour des Douanes adopte une reconfiguration simplifiée et recentrée sur des offres immobilières globalement plus classiques », souligne Eric Hartweg, directeur général de la SPL Deux-Rives.
Locatif intermédiaire et résidence sociale seniors
Ainsi, Bouygues Immobilier développera un lot principal comportant 210 logements en accession et locatifs libres intermédiaires et une résidence pour seniors de 28 appartements en surplomb d’un rez-de-chaussée d’activités de 440 m2. Pour sa maîtrise d’œuvre, le promoteur s’est tourné vers les agences strasbourgeoise Richter Architectes et Associés et parisienne Colomer Dumont Mcbad, spécialiste du design. Le dépôt du permis de construire consécutif à la promesse de vente avec la SPL de juillet dernier est attendu d’ici mars, précise l’aménageur. La résidence, sociale, sera pilotée par l’office public de l’habitat strasbourgeois Ophéa.
A côté, Bouygues Immobilier va ériger un parking de 263 places et un « pôle de formation et de compétences » dessinés par l’architecte local Samuel Nogha. Ce lot a également fait l’objet d’une promesse de vente en juillet 2024. Ses surfaces d’activités, prévues entre 3 500 et 4 000 m2, vont requérir plus de temps que prévu pour trouver leurs occupants. La Ville ambitionne d’en faire un lieu d’information, promotion, formation, intégration et accompagnement sur des métiers en lien avec le double environnement voisin : les activités du port de Strasbourg et la position frontalière de la France et de l’Allemagne qui sont confrontées à de mêmes besoins de main d’œuvre, en particulier pour la rénovation énergétique des bâtiments.
Un « pôle rhénan » qui se cherche
Séduisant sur le papier, ce concept « rhénan » doit cependant rencontrer son offre. Le premier appel à manifestation d’intérêt (AMI) n’a débouché que sur très peu de candidatures pertinentes jusqu’à sa clôture à la mi-octobre dernier. « L’affectation envisagée de la moitié des surfaces à l’Ecole de la deuxième chance est confirmée. Pour le reste, nous allons aviser pour relancer le processus, toujours avec l’objectif de ne pas créer un « corps étranger » au quartier portuaire existant », souligne Eric Hartweg.
Enfin, la Cour des Douanes se complète d’un troisième lot de 90 logements et d’une médiathèque de quartier 950 m2. Il est confié à Pierres & Territoires - Alsace (groupe Procivis) associé à Opidia, sa filiale d’accession sociale conjointe avec les bailleurs Ophéa et Habitation Moderne, et à l’Office de foncier solidaire d’Alsace (Ofsa) qui développeront environ 35 appartements en bail réel solidaire (BRS). Le jury de son concours d’architectes a rendu son verdict en décembre, désignant le projet d’Anma. Les maîtres d’ouvrage visent un dépôt de permis au second trimestre de cette année.
Tous les calendriers de travaux de ces projets dépendront de l’état des commercialisations que le marché toujours friable dictera.