Nicole Klein, préfète de la région Pays de la Loire et préfète de la Loire-Atlantique, a signé l’arrêté d’inscription au titre des monuments historiques de la grue Titan jaune située sur l’île de Nantes et de la grue des anciens chantiers Dubigeon à Chantenay, suivant l’avis de la commission régionale du patrimoine et de l’architecture.
Ces protections au titre des monuments historiques ont été proposées par la direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire en lien avec la ville de Nantes, propriétaire des grues. La grue Titan grise située à la pointe de l’île de Nantes, quai des Antilles, a été classée monument historique en 2005.
L’âme des anciens chantiers navals
Derniers témoins de l’activité portuaire et de la construction navale, les grues du port de Nantes marquent le paysage de la ville par leurs silhouettes caractéristiques. En 2005, le risque de disparition de la grue Titan grise, construite en 1966 pour le levage de matériaux, avait conduit à son classement au titre des monuments historiques.
Treize ans plus tard, c’est au tour de la grue Titan jaune, construite en 1954 par les chantiers navals pour le levage des éléments préfabriqués des navires, d’être protégée. Elle est le symbole de la construction navale nantaise et surtout d’une période florissante, les années d’après-guerre de reconstruction de la flotte française avec dans le même temps la modernisation des chantiers.
Sa couleur jaune caractéristique, qu’elle ne porte que depuis la fin des années 1970, en fait aujourd’hui l’un des éléments emblématiques du patrimoine industriel nantais.
Grue « noire »
Moins connue que les grues Titan, la grue « noire » des anciens chantiers Dubigeon à Chantenay est la plus ancienne. Elle se signale au bord de la Loire face à Trentemoult, par sa structure métallique particulière du fait du portique dissymétrique qui compose sa base.
Construite en 1942 et reconstruite en 1953, elle servait principalement à l’armement (équipements intérieurs et extérieurs) des navires mis à l’eau. Le treillis de métal qui la constitue témoigne de la physionomie des grues de l’Entre-deux-guerres, dont peu d’exemples subsistent au plan national.
Classement à confirmer
Les grues jaunes de l’île de Nantes et noire du Bas-Chantenay feront l’objet d’une présentation en commission nationale du patrimoine et de l’architecture qui pourra confirmer le vœu de classement au titre des monuments historiques par le ministre de la Culture. La protection au titre des monuments historiques est un dispositif législatif d’utilité publique basé sur des principes d’analyse scientifique et historique.
L’intérêt patrimonial d’un bien s’évalue en examinant un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques. Les notions de rareté, d’exemplarité et d’intégrité des biens sont par exemple prises en compte.
La période récente a vu quelques mises en valeur de grues à Marseille, La Ciotat, Strasbourg ou encore Bordeaux. Mais, à ce jour, seules sont classées au titre des monuments historiques une petite grue Applevage à Nice (1937-1956), la grue Paindavoine n° 4 à Brest (1956-1958), dernier témoin du dispositif mis en place lors de la reconstruction, et la grue Titan du port de Nantes (1966).