A Gap, 3F concilie vieilles pierres et attractivité

Logement -

Dans le centre de la préfecture des Hautes-Alpes, le bailleur social va lancer deux opérations majeures inscrites dans la convention Action cœur de ville.

 

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L’ancien couvent de la Providence, datant de la fin du XIXe siècle, accueillera après réhabilitation 86 logements conventionnés.

Les quelque 40 000 habitants de Gap vont voir le visage de la préfecture des Hautes-Alpes changer dans les quatre prochaines années. Le bailleur social 3F Sud s'apprête en effet à mener deux opérations d'envergure en centre-ville. La première, dont le chantier doit débuter le 15 décembre, consiste à réhabiliter l'ancien couvent de la Providence, bâti remarquable de la fin du XIXe siècle. L'enjeu consiste à créer 86 logements conventionnés pour actifs (du studio au 5 pièces) dans l'enveloppe actuelle sans modifier l'apparence extérieure (surface habitable après réhabilitation : 5 108 m²). L'architecte Jean-Michel Battesti, mandataire de l'équipe de maîtrise d'œuvre, a ainsi imaginé 40 typologies d'appartements différentes - dont des duplex -, avec une grande variété de dispositions et de formes.

Ces deux projets sont la suite logique d'une politique communale en centre-ville initiée dans les années 1990

Propriétaire du bâtiment en forme de « U » - elle avait installé ses services techniques dans une des ailes -, la Ville conservera la propriété de la chapelle et des sous-sols, cédant le reste à 3F Sud.

Encore au stade de la consultation de la maîtrise d'œuvre, la seconde opération vise à restructurer la totalité du Carré de l'imprimerie, un îlot dégradé d'un peu plus de 3 000 m2 situé dans le tissu ancien de la ville. Les études ont confirmé l'impossibilité de le réhabiliter. Après son désamiantage et sa démolition, 3F Sud construira en lieu et place un ensemble immobilier mixte (environ 10 000 m2 SP) abritant 115 logements - 70 locatifs sociaux et 45 en accession libre -,quelque 80 places de parking en sous-sol, une moyenne surface commerciale et deux cinémas. Au vu de l'importance du site et du caractère hétéroclite du bâti, la Ville a sollicité l'établissement public foncier Provence-Alpes-Côte d'Azur (EPF Paca) avec lequel elle a signé en 2012 une convention d'intervention foncière. Huit ans plus tard, après plusieurs acquisitions à l'amiable, l'EPF Paca maîtrise 98 % du foncier. Il le cédera par tranches à 3F Sud à partir de 2021, les premiers coups de pioche étant espérés un an plus tard.

Inscrits dans la convention Action cœur de ville signée en septembre 2018 avec l'Etat et 3F Sud, ces deux projets immobiliers majeurs sont la suite logique d'une politique communale en centre-ville initiée dans les années 1990 avec comme axes d'intervention le stationnement, l'embellissement des façades, la requalification des espaces publics… Pensée pour attirer des habitants et amplifier le dynamisme commercial de Gap, au cœur d'un bassin de vie de 80 000 habitantssitué à plus d'une heure trente de tout grand centre urbain (Aix-en-Provence, Grenoble… ), elle cible aujourd'hui l'habitat. « Pour satisfaire à la fois une population vieillissante et des primo-accédants désireux d'habiter en ville, le Carré de l'imprimerie créera une offre de logements d'une qualité d'habitat recherchée et encore inexistante au sein du centre ancien », pointe le maire (LR/UDI) Roger Didier.

31 millions d'euros au total. En comptant le prix du foncier estimé à 4,5 M€ TTC, le montant global d'opération du Carré de l'imprimerie devrait atteindre les 21 M€ TTC. « Le désamiantage et la démolition, ainsi que la nécessité de fondations spéciales expliquent ce coût élevé. Mais nous pouvons nous engager car nous bénéficions, en plus des financements classiques du logement locatif social, des subventions et prêts bonifiés au titre du dispositif Action cœur de ville », se réjouit Jean-Pierre Sautarel, directeur général de 3F Sud. Ce même dispositif couvrira par ailleurs 44 % du prix de revient de l'opération du couvent de la Providence, dont le montant est estimé à 10 M€ TTC. Au-delà de ces aides bienvenues, l'architecte Jean-Michel Battesti tient à saluer « le courage nécessaire » du maître d'ouvrage et aussi la possibilité qui lui est offerte de « réinventer un mode d'habiter urbain ».

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