Si la popularité et le poids politique d'un ministre en déplacement se juge au nombre de personnes (entourage, journalistes et photographes, badauds) qui le suive, alors Sylvia Pinel, qui, après Cécile Duflot lundi 4 novembre (notre article) est le deuxième membre du gouvernement à faire le déplacement à Batimat, ne pèse pas bien lourd. Il n'y avait en effet pas foule pour accueillir vendredi 8 novembre, la ministre de l'artisanat et les "c'est qui" interrogateurs qui ont fusé ici et là sur son passage sont peu flatteurs pour celle qui est pourtant en charge de dossiers capitaux pour les petites entreprises du bâtiment.
Sylvia Pinel était donc quand même attendue et les présidents Ridoret (FFB) et Liébus (Capeb) ont accompagné sa rapide, et donc discrète, visite du salon.
Stand de la FFB, stand de la Capeb, de Qualibat et de l'Ademe, un arrêt chez Dimos (couverture) et Bacacier avant de terminer chez les Compagnons du devoir, la ministre a eu un aperçu rapide d'un secteur de la construction qui se présente organisé, porteur d'innovations et créateur d'emplois notamment en vue du grand programme de rénovation énergétique des logements mais confronté à de nombreux problèmes.
Message d'optimisme
A l'issue de sa visite, Sylvia Pinel a refusé d'entrer dans le détail des discussions en cours, notamment sur la question des auto-entrepreneurs chère à Patrick Liébus.
"Je suis venue à Batimat pour écouter les artisans et entendre leurs préoccupations", a confié la ministre au Moniteur.fr. "Je suis venue leur redire que ma porte leur est grande ouverte. Le dialogue est permanent entre nous et nous cherchons des solutions pour répondre à la conjoncture délicate. Nous avons pris beaucoup de mesures qui ne sont pas encore visibles car tout cela prend du temps. Mais elle se feront bientôt sentir."
Son sentiment sur Batimat ?
"Batimat offre une image optimiste d'un secteur mobilisé pour sortir de la crise et tourné vers l'innovation avec une vraie volonté d'avancer pour retrouver la croissance. Mais j'ai surtout tenu à venir aussi pour faire passer un message aux jeunes et les engager à considérer les filières du bâtiment comme des filières à opportunités. Ce sont des métiers durs mais des métiers de passion, exigeants mais épanouissants."
Enfin la ministre a vanté une nouvelle fois la politique gouvernementale et l'ambitieux plan de rénovation des logements et la réaction du monde de la construction : "Je me réjouis que le secteur se saisisse des opportunités que ce plan crée et va créer, pour se relancer. Ce plan c'est un partenariat gagnant-gagnant pour les entreprises et les ménages."