C'est une « course contre la montre » affirment Michaël Weizsaecker et Christophe Latapie, directeurs du marketing, respectivement des marques de radiateurs Finimetal et Radson (groupe Rettig, numéro un des radiateurs en panneaux acier dans le monde). Il leur faut localiser dans les meilleurs délais 50 000 radiateurs vendus et installés en France entre septembre 2007 et décembre 2008. Ces appareils risquent de se décrocher du mur en raison d'un défaut de leur système de fixation. Or, un radiateur rempli d'eau peut peser jusqu'à 150 kg ! Un accident aux conséquences mortelles a eu lieu en Belgique et près de 80 radiateurs sur un total de 100 000 vendus en Europe se sont déjà décrochés. À l'approche de la saison de chauffe, le risque augmente, la dilatation pouvant accentuer le problème. « Plus on attend, plus on courre le risque que survienne un nouveau cas grave », avertissent Michaël Weizsaecker et Christophe Latapie.
Moyens exceptionnels
Le constructeur a pourtant assez rapidement pris des mesures. Les appareils incriminés ont été retirés de la vente. Avant même les résultats d'expertise et indépendamment des démêlés judiciaires en cours, les systèmes de fixations ont été changés pour les nouveaux radiateurs. Ils comportent désormais des points d'ancrage latéraux permettant de sécuriser la fixation en empêchant le basculement des appareils. Le groupe Rettig explique avoir également débloqué des moyens exceptionnels et « illimités » » pour retrouver et remplacer les consoles de fixation des appareils, avec une seule ligne directrice : ne prendre aucun risque. Sa démarche l'engage à rendre des comptes aux autorités européennes, et à la DGCCRF en ce qui concerne la France, sur l'efficacité de son plan de rappel.
En France, Radson et Finimetal savent précisément à quels négociants ils ont vendu ces équipements et ont obtenu leur collaboration dans une très large proportion. Grâce à eux, ils ont pu sensibiliser les installateurs qui les ont achetés. La vraie difficulté est maintenant de savoir où ces radiateurs ont été installés pour procéder à un échange des consoles de fixation. Ce qui implique la collaboration active des installateurs. Le constructeur met à leur disposition de nouvelles consoles de fixation, déjà en stock chez les négociants, et s'engage à les dédommager forfaitairement pour leur remplacement (80 euros par radiateur). Le radiateur proprement dit restant en place. Dans la plupart des cas, l'opération n'a pas d'impact sur les canalisations de chauffage. Le fabricant est également prêt à gérer entièrement l'opération si l'installateur n'en a pas le temps ou ne souhaite pas le faire. Enfin, le groupe Rettig se dit prêt à étudier tous les cas particuliers.
Encore faut-il que les installateurs fassent remonter l'information et c'est là toute la difficulté. Les entreprises et artisans ne semblent pas avoir pris la mesure du danger, ni de l'urgence. Et s'il survenait un nouvel accident, en plus de la responsabilité du fabricant, on peut se demander si la justice ne serait- pas bien fondée de reprocher à l'installateur son manque de réactivité ? En France, contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays européens, seulement 15 % environ des consoles de fixation des radiateurs incriminés ont été changées depuis que le fabricant à lancé son appel à la profession. La procédure est simple : l'installateur peut prendre contact avec son négociant, les équipes de Radson et Finimetal ou le « call center » tout spécialement mis en place (01 49 46 80 05), etc. Pour Christophe Latapie et Michaël Weizsaecker, l'important est que « l'installateur alerte qui il veut, mais qu'il alerte ! »