Combien coûte l’épidémie de Covid-19 aux entreprises de BTP ? Le groupe Livio a fait ses calculs, et son résultat est : 5,60 euros par heure et par salarié.
Il s’agit des dépenses induites par les différentes mesures de protection, rapportées à une heure de travail par salarié.
« En les additionnant, nous sommes parvenus à un montant moyen de 10 000 euros par jour au total de nos différentes PME de production qui emploient 221 salariés en configuration habituelle, en partant d’une durée de travail quotidienne de 7,8 heures », explique Frédéric Peduzzi, cogérant du groupe familial actif dans le quart Nord-Est et basé à Fresse-sur-Moselle (Vosges).
Livio a additionné les différents postes de dépenses identifiés, d’abord sur la base de l’une des dernières versions du Guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités, quelques jours avant la parution dans sa configuration définitive : acquisition de masques, gants et autres équipements individuels de protection (EPI) spécifiques, adaptation de la capacité des bases vie, augmentation du nombre de véhicules à faire circuler, formation des compagnons aux modes opératoires et des référents Covid-19, etc. Il y ajouté le prix de la désinfection des EPI et des outils, non pris en compte par le guide selon lui.
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Le chiffrage a été réalisé à partir de la remontée d’informations des quelques chantiers qui continuaient à tourner depuis le début du confinement, avec une centaine de salariés volontaires.
Livio l’a extrapolé à une hypothèse de fonctionnement complet, dans ses sept filiales (sur un total de 10) qui envoient les collaborateurs sur les chantiers : bâtiment tous corps d’état, étanchéité, bardage, charpente, génie civil, terrassement, VRD, plomberie, chauffage-climatisation. « Nous avons fait circuler les données auprès des responsables de sociétés pour en vérifier la pertinence. Nous avons abouti à une fourchette de 8 000 à 12 000 euros : des variations existent, sans surprise, selon la taille des chantiers et l’importance de la coactivité », poursuit Frédéric Peduzzi.
Moins 11 % de productivité
Et quid de l’impact sur la productivité ? Le groupe vosgien de PME s’est aussi prêté à l’exercice sur ce point. Verdict : « Sur 1 724 heures de travail cumulées par jour, nous évaluons à 200 celles qui sont impactées en terme de productivité, parce que nous faisons autre chose que construire (le temps pour se nettoyer les mains par exemple), ou parce que nous avançons de façon plus ralentie », annonce le dirigeant. Ceci donne donc une perte en ligne de l’ordre de 11 à 12 %.
Livio n’a pas effectué tout ce travail pour le plaisir intellectuel : « Le but est de disposer de données suffisamment avérées pour discuter avec les maîtres d’ouvrage », déclare Frédéric Peduzzi.
En clair, de pouvoir autant que possible négocier des révisions de prix en conséquence. Ce qui sera une autre affaire...
